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L’inclusion n’est pas l’uniformisation, il faut que chacun puisse garder sa propre culture et enrichir les autres avec.

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echos-4-d41a6Rentrée : construire le groupe classe

Magalie Delalleau, professeur de Sciences et Vie de la Terre en collège et professeur principal de 6ème à Tourcoing dans le Nord.
Depuis plusieurs années, le jour de la rentrée est orienté vers l’accueil des élèves de 6ème, en insistant sur la constitution d’un groupe-classe qui pourra fonctionner.
Je cherche que chaque élève se sente reconnu par moi et les autres élèves : alors chacun a trouvé son nom à côté d’un porte-manteau. On s’est mis tous en cercle au début ; chacun s’est présenté en disant son nom, d’où il venait ; je propose également que chacun dise quelque chose qui l’avait gêné à l’école primaire et qu’il n’a plus envie de revivre : un élève a dit qu’il n’avait pas d’ami, une autre, asthmatique, qu’elle avait été l’objet de moquerie… Je leur dis qu’une règle sera imposée dans cette classe : celle de ne pas se moquer. J’essaie de retenir leur prénom dès la première heure. De même le jour de la rentrée, nous apprenons à nous connaître en utilisant le « jeu du ballon » : chaque élève lance le ballon à un autre en donnant son nom et le nom de celui qu’il appelle en lui lançant le ballon « je m’appelle … et je lance le ballon à … ». Au bout de 2 tours, les élèves connaissent les prénoms des autres.

Je recherche la confiance des élèves, une confiance réciproque ; j’avais animé la matinée « portes ouvertes » pour les futurs élèves de 6ème ; ceux qui étaient venus avaient déjà été rassurés grâce à ce moment. J’affirme dès le premier jour que chacun a droit à l’erreur et je m’associe aux projets qui leur sont proposés, par exemple cette année, un projet qui va concerner 500 élèves de plusieurs collèges de la ville : une démonstration de zumba (sport sur une musique de danse) sur la grand-place . La première répétition a eu lieu après le pique-nique du premier jour de classe. De temps en temps, je continue à participer à leur entraînement mené par la professeur d’EPS.
Faire un groupe-classe solidaire : J’essaie de les embarquer avec moi. L’année dernière, on avait imaginé qu’on se liait tous ensemble en créant une chaîne symbolique avec des anneaux en papier sur lesquels étaient écrits leurs prénoms. D’une année sur l’autre, je note ce qui fonctionne avec les élèves, les idées qu’ils trouvent pour concrétiser ce que nous cherchons ensemble ; par exemple, ils m’ont dit qu’on pouvait faire une chenille dont la tête était leurs professeurs et les anneaux du corps chaque élève de la classe.
Dès le jour de la rentrée,  on se met d’accord sur des règles pour bien travailler et réussir ensemble: à partir des lettre du mot « cordes , on met les propositions de mots au tableau et on prend ceux qui obtiennent l’adhésion de tout le monde. Cette année, cela a donné :

C comme confiance, camarade, comprendre, concentré,

O comme organisation, obligation, obéir, oser,

R comme responsabilité, respect, ranger, réussite, réviser, réfléchir,

D comme demander, donner, devoir,

E comme ensemble, encourager, écouter, entraide,

S comme s’exprimer .

L’affiche est sur la porte face aux élèves et va servir de charte évaluée en vie de classe au cours de l’année.

Dans les premières semaines de classe, nous poursuivons des animations pour que chacun se sente bien dans la classe et solidaire des autres. Par exemple, l’animation avec la « carte de visite » ou chacun note ce qu’il aime, toucher, sentir, voir, goûter, écouter, regarder faire à l’école ; les élèves échangent ensuite par petits groupe pour trouver des points communs avec les autres; on matérialise cela par un train sur le mur : dans chaque wagon on inscrit le point commun le plus important unissant vraiment 2 élèves ainsi que leurs noms respectifs . J’attends cela pour faire les binômes de soutien en cas d’absences ; la locomotive est conduite par les enseignants et les parents et on se dit que ça ne doit pas dérailler, que tout le monde doit rester accroché pendant qu’on gravit la montagne jusqu’en 5ème.
L’année dernière, cela a mis du temps pour avoir la cohésion ; une fille, enfant plus mûre que les autres, commandait les autres; elle s’est fait insulter par les autres qui n’acceptaient pas son attitude. Après un entretien avec la maman venue parler du mal être de sa fille, j’ai proposé que cette dernière puisse expliquer ce qu’elle ressentait ; les autres ont réagi positivement. J’ai réaffirmé que chacun devait pouvoir venir au collège sans avoir « la boule au ventre ». Je les fais beaucoup réfléchir sur ce qui pourrait les faire souffrir dans la classe.

Je voudrais qu’ils se sentent dans un endroit où on apprend des choses bien sûr mais que ce soit aussi un plaisir. Dans la classe, j’ai mis des plantes, une horloge, des couleurs…

Pour leur donner un rôle actif, j’insiste sur le fait que le cours ne peut exister que par leur participation. Pour les y encourager, je pense qu’il faut marquer qu’on reconnaît leurs efforts : alors j’ai un système de « trous » perforés pour souligner leur participation en classe, même si les réponses ne sont pas exactes, ou pour le fait que les responsabilités ont été assumées. S’il y a plusieurs « trous », je note des encouragements dans le carnet de correspondance. Je leur laisse aussi des chances de se rattraper : la note d’investissement personnel part de 10/20 : en fonction des encouragements elle grimpe. Cela les stimule. Je présente aussi le projet de médiation
Par la suite, je vais instaurer l’entraide d’abord par rapport aux élèves absents. Pour éviter que quelqu’un ne soit pas pris, je fais des groupes de 3. Plus tard, nous aurons aussi l’occasion de réfléchir au sens de l’école. Nous l’inscrirons sur le tronc de l’arbre des savoirs de la classe ; des élèves qui ont besoin d’aide pour un point particulier, pourront l’inscrire sur les fleurs de l’arbre et celui qui aura propose son aide l’écrira sur un papillon sur la fleur et indiquera s’il a réussi à aider.

Obtenir la coopération des parents

Les parents  sont invités le premier samedi de la rentrée, le matin; on leur propose de se mettre en petits groupes pour qu’ils puissent dire comment ils avaient vécu cette première semaine de 6ème pour leur jeune et exprimer leurs attentes pour cette année scolaire ; j’ai pris note ; on a comparé avec les attentes des enseignants, celles des élèves. Toutes ces attentes sont affichées côte à côte. Une chose a été surprenante cette année : un parent a exprimé qu’il voulait que son enfant soit premier de classe ; les autres parents ont souhaité la même chose pour leur enfant, ce qui est un peu bizarre mais voulait peut-être dire que chacun souhaitait que son enfant réussisse . Pendant la réunion j’ai aussi partagé ce que je ressentais avec ma fille rentrée à l’école, pour leur faire sentir que j’étais parent comme eux.
Je vais pousser à ce qu’on se retrouve chaque trimestre pour voir si les attentes se réalisent et ce qu’il faut modifier si ce n’est pas le cas. J’ai donné aux parents un papier avec mes disponibilités pendant lesquelles ils peuvent appeler s’ils ne peuvent pas se déplacer. Je leur ai dit également que je les invitais à venir faire connaissance avant le 24 septembre, jour de la réunion générale.

 

Un dispositif d’aide en CP

Une expérimentation de Jean Renard à Montpellier.

Le but de ce projet est d’aider les familles à prendre conscience de l’importance de leur implication dans la réussite scolaire de leur enfant.
Un papa : « Pour les devoirs, il les fait à l’étude, je ne vérifie pas à la maison. »

Le parti pris est de faire vivre un temps parents – enfant – enseignant pour faire découvrir aux parents l’importance de leur investissement. Nous voulons qu’ils deviennent des « parents d’élèves ».
Le choix a été de cibler les CP pour cette action. La classe de CP est une classe charnière pour la réussite à l’école. C’est à partir du CP que les enseignants donnent des devoirs. Souvent il s’agit de la lecture du jour.
Au moment de l’accompagnement éducatif, un groupe de 4 enfants de CP est constitué. Chaque soir, les parents d’un élève sont conviés. Les devoirs et d’autres activités sont réalisés avec la participation des familles.
Un premier temps est consacré à un échange sur la journée des enfants à partir de questions simples.

Qu’est ce que vous avez fait aujourd’hui ?

Qu’est ce que vous avez aimé, ou pas aimé ?

Qu’est ce que vous avez appris ?

Ce temps est extrêmement important il permet aux enfants une relecture de leur journée et de donner du sens à leurs apprentissages. Cela montre aussi aux parents qu’il est important d’interroger leurs enfants sur ce qui se passe à l’école. Les enfants prennent conscience que ce qu’ils font à l’école est important pour leurs parents ; cela leur donne envie de réussir.

Ensuite le travail scolaire est fait, en général la page de lecture qui a été étudiée en classe.

C’est l’occasion de montrer aux parents comment nous procédons. Ils prennent conscience qu’ils sont eux aussi capables d’assumer cette tâche.
Enfin on termine la séance par un temps de jeux socio-éducatifs. Là aussi les parents découvrent que les enfants peuvent apprendre en jouant et que ces moments sont riches et vont participer à la réussite à l’école.

Ce temps avec les parents permet de renforcer le dialogue et d’évoquer d’autres problématiques.

Par exemple le coucher des enfants. Une maman me disait que son fils se couchait entre 23h00 et minuit. La semaine d’après en arrivant elle me dit « maintenant à 10 h00 il est au lit ».

Une autre maman qui avait jusque-là scolarisé ses enfants à la maison, et qui envisageait au bout d’un mois de reprendre la scolarisation à domicile, a confiance en l’école et a découvert tout ce que l’école apportait à ses enfants.
Cette confiance nous l’avons eue aussi avec ce papa qui à l’issue de la première séance nous a dit : « Vous faite un beau métier. »

Cependant ce dispositif a des limites. La plus importante est l’absentéisme des parents. Il faut qu’ils soient suffisamment proches de l’école pour accepter de venir. Un lien doit déjà exister pour qu’ils acceptent cette démarche. Quelque fois il faut de nombreuses relances pour obtenir un résultat.
L’autre difficulté est la stabilité des améliorations apportées. Passé un premier enthousiasme, les difficultés de la vie reprennent le dessus et l’attention apportée à l’enfant risque de diminuer. Une étude dans la durée nous permettra d’évaluer ce point.

Enfin dans la cadre de la grande difficulté scolaire cette aide doit compléter des moyens plus classiques (RASED, Aide médico éducative).
Enfin dernière difficulté, les enseignants ne veulent pas animer ce groupe. Peur des parents ?

boiteaoutils-5-f4800Le coût de la rentrée

Chaque année, depuis 40 ans, la CSF (Confédération des familles) fait un bilan sur le coût de la scolarité pour les familles. Cette enquête est faite auprès des familles suivies localement par la CSF. Cette année, ils observent une diminution du coût dû en partie au travail fait auprès des familles sur leur façon de consommer. Néanmoins le coût d’une rentrée reste élevé et très disparate selon les régions, les établissements scolaires… Le dossier est intéressant pour prendre conscience de TOUS les coûts d’une rentrée qui ne sont pas nécessairement couverts par l’allocation rentrée, que tout le monde ne touche pas.

A lire sur http://www.la-csf.org/

La scolarisation des roms

L’actualité nous interpelle sur les Roms et surtout sur la scolarité des enfants Roms. Par ailleurs, la présence d’enfants Roms dans les écoles n’est pas facile au quotidien. Nous vous proposons, plusieurs documents pour alimenter votre réflexion:

– des fiches d’information à l’usage des enseignants concernant l’accès à l’éducation des enfants vivant en squat et bidonville, publiées par le CDERE (Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation ):

http://www.romeurope.org/

– une video :Tourné en juin 2013, ce reportage relate le quotidien de quelques élèves vivant en bidonville de l’école élémentaire Marie Curie, à Bobigny (93).

http://www.dailymotion.com/
Cette vidéo illustre bien la difficulté du problème car une partie des enfants filmés sont en voie d’expulsion.

dossier pédagogique
Le dossier pédagogique du 17 octobre a été remanié. Au sommaire:
– histoire de la grande pauvreté
– la misère est violence
– pauvreté: des idées reçues à la discrimination
– fiches pédagogiques: théâtre forum, jeu de rôle…

Vous pouvez le trouver sur le site d’ATD Quart Monde 

actualites-5-73201CINEMA

Le film « enfants valises » est dans les salles. Le réalisateur Xavier de Lausanne a suivi pendant un an des mineurs dans une classe d’accueil spécialisée. Ce film nous montre le regard, les doutes, le courage et les contradictions de ces enfants nouvellement arrivés sur le territoire français. Allez vite en salle avant qu’il ne disparaisse. Pour plus d’informations : www.enfantsvalises.com

Livre « Tous peuvent réussir »
Après Colmar, le livre sera présenté à Dole le 18 octobre, à Toulon le 19 novembre, Marseille le 20 novembre, Aix en Provence le 21 novembre et Nice le 22 novembre. N’hésitez pas à nous demander pour faire une présentation près de chez vous.

Formation du réseau LCD (Lutte contre les discriminations à l’école)

Une formation a lieu à l’IFE (Institut Français d’Education) de Lyon, le 25 et 26 novembre. Cette formation est ouverte à tous et présente les différentes facettes de la discrimination. L’inscription se fait en ligne