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L’exaspération ne doit pas s’affranchir des règles d’un Etat de droit

Le 27 septembre, les familles Rroms installées à proximité de la cité des Crénaux à Marseille ont été contraintes par les riverains de quitter précipitamment les lieux en abandonnant une partie de leurs affaires. Après l’évacuation, le terrain a été brûlé pour éviter leur retour. Les autorités publiques ne sont pas intervenues.

Le collectif associatif en charge de la question Rrom dans les Bouches-du-Rhône dénonce vivement de tels agissements.

La manière de gérer la question des Rroms sur Marseille et dans les Bouches-du-Rhône, basée essentiellement sur une politique d’expulsion, conduit à des situations de détresse humaine dans la communauté Rrom et entraine une exaspération des habitants et de graves tensions avec les riverains.
Le collectif rappelle, aux riverains ainsi qu’à Mme Samia Ghali, que dans un Etat de droit, seul l’Etat est légitime pour user de la Force. En conséquence, il est inacceptable, quelque soit le niveau d’exaspération des riverains, que ceux-ci procèdent à des actes d’intimidation et de vandalisme à l’encontre de citoyens européens, sous couvert de laisser-aller de la part des autorités. Nous craignons que cela n’entraine une grave montée de violence. Nous rappelons que cette situation d’errance des familles Rroms est la conséquence directe de l’absence de mise en œuvre, dans les Bouches du Rhône, de la circulaire du 26 août relative à « l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites ».

C’est pourquoi, les associations interpellent vivement l’Etat, en la personne du Préfet Alain Régnier, délégué interministériel chargé de ces questions et du Préfet de Région, sur leurs responsabilités pour qu’ils mettent enfin en place de manière effective ces dispositions dans notre département. Nous demandons par ailleurs, qu’une enquête soit menée par le Procureur de la République, afin d’éclaircir les conditions de cette expulsion arbitraire qui n’a conduit à aucune interpellation.

Enfin, nous demandons à l’ensemble des responsables politiques des collectivités publiques de prendre une position claire par rapport à ces actes de garantir la sécurité et la santé publique pour toutes les personnes présentes sur le territoire.

SOPHIE SCHMIDTKE

Associations signataires : FAP, Rencontres Tsiganes, Secours Catholique du diocèse de Marseille, Secours catholique du diocèse d’Aix et Arles, ADDAP13, Pastorale des Migrants, LDH, CIMADE, Médecins du Monde, CCFD-terre solidaire, AMPIL.