Entrez votre recherche ci-dessous :

Les Visages d’ATD Quart Monde – Anne-Sylvie : volontaire permanente

Anne-Sylvie, 40 ans est volontaire permanente depuis presque 14 ans.

Discussion avec un membre de la communauté sur le relogement © ATD QM

Suisse d’origine, elle a grandi dans un village où la « pauvreté était peu visible ». C’est en allant travailler comme infirmière à Lausanne qu’elle y est vraiment confrontée. Cela l’interpelle, elle fait alors des recherches sur Internet « Je ne savais pas trop ce que je cherchais. Peut-être simplement à ne plus passer à côté des gens » et tombe sur le site du Mouvement. Tout de suite deux choses l’interpellent : la présence du Mouvement dans son pays et la proposition d’une vie simple. Mais elle ne contacte pas tout de suite ATD Quart Monde, une année passe avant qu’elle ne se décide. Elle commence alors un stage de 3 mois avec d’autres volontaires en découverte. Ils rendent visite à des familles du coin pour créer du lien. Elle y reste finalement un an puis accepte ensuite de partir à Paris. « Je ne savais pas encore si je voulais vraiment m’engager, ni combien de temps ». Elle fait partie de l’équipe de l’Université populaire, lieu de dialogue et de formation réciproque entre des adultes vivant en grande pauvreté et d’autres citoyens qui s’engagent à leurs côtés. Elle accompagne, pendant deux ans, des groupes dans leur préparation aux Universités populaires sur différents sujets de société. 

Forte de cette expérience, elle décide de poursuivre à plus long terme et accepte une mission aux Philippines, elle y restera 7 ans, au sein de l’équipe locale. Elle y débute sans « grosses responsabilités » selon ses mots mais cela lui permet de prendre le temps d’appréhender le pays et de passer du temps avec les gens. Pendant les 3 dernière années de sa mission, Anne-Sylvie accompagne des familles en situation très précaires, qui vivent sous un pont de Manille, dans leur relogement, proposé par le Gouvernement philippin. Concrètement l’accompagnement consiste à s’assurer que toutes les familles accèdent à leurs droits, en aidant certaines à constituer et déposer leurs dossiers de relogement, en écrivant avec d’autres des doléances pour que leur demandes et propositions soient entendues. Il s’agit de faire le lien avec les différents acteurs qui organisent le relogement.

Rentrée en 2016, Anne-Sylvie est désormais en charge du Forum du Refus de la misère, en banlieue parisienne dont l’objectif est d’être en lien avec d’autres associations de lutte contre la misère dans le monde pour échanger sur des manières d’agir, identifier les sujets de préoccupations communes et promouvoir le sens et la célébration de la Journée mondiale du refus de la misère.

Si Anne-Sylvie parle avec passion de ses différentes missions et de sa rencontre avec un Mouvement, elle ne cache pas pour autant les difficultés, un retour après 7 ans aux Philippines difficile « j’aimais beaucoup ma mission, ce n’est pas facile de quitter des personnes et un lieu, même si dans le volontariat on fait ce choix de mobilité. » Mais elle ajoute « ça ne doit pas être un sacerdoce, un renoncement, on reste libre de partir et de revenir. » et surtout elle explique que sa satisfaction reste avant tout dans ce qu’elle vit et apprend avec les personnes en situation de grande pauvreté et des liens nécessaires à bâtir avec le reste de la société.