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Les rêves et les espoirs de la jeunesse européenne 3/3

Pendant cinq jours, les jeunes participant à la rencontre européenne ont échangé sur leurs vécus, leurs expériences et ont partagé leurs rêves et leurs espoirs. Voici leurs témoignages dans le dernier volet de notre série en trois épisodes.

Simon, 29 ans, Colmar

Nous sommes ici pour tendre vers un monde meilleur, ensemble. Moi, je ne crois plus du tout à la politique et aux politiciens tels qu’ils sont maintenant. Il faut un vrai renouvellement. Les politiciens ne vivent pas notre réalité, ils tranchent sur des choses dont ils n’ont aucune conscience. Il est nécessaire d’amener les gens à se rendre compte de ce que vivent les autres, ce serait déjà un premier pas. Mais les décideurs ne se donnent pas vraiment les moyens d’agir correctement, ils font des concertations, mais ça ne va jamais jusqu’au bout de la démarche. On ne peut pas juste mettre des bâtons en attendant que la charpente tienne. J’ai l’impression qu’aujourd’hui nous sommes au bord d’un effondrement, j’ai peur que la société craque. On n’écoute pas le peuple et c’est triste de voir que des personnes de 20 ans pensent que, de toute façon, on ne les écoutera pas. Il y a une sorte de renoncement.

J’aimerais vivre dans un monde plus inclusif, plus ouvert. Je pense que c’est localement qu’on peut avoir un impact, avec ce que les gens portent en eux et qu’on peut propager. Si tout le monde fait un peu, on arrivera à quelque chose.

Hanna, 19 ans, Allemagne

J’aimerais que les adultes arrêtent de dire ce qui est bon ou non pour les jeunes, mais les écoutent vraiment. Je rêve qu’on soit tous traités de la même façon, quel que soit notre âge, notre origine… J’aimerais que chacun ait la possibilité de s’exprimer. Dans le futur, j’aimerais pouvoir faire ce qu’il me plaît, pouvoir librement choisir ce que je veux, sans me préoccuper de l’argent ou des questions administratives et sans avoir à subir ce monde très capitaliste.

Toto, 22 ans, Roumanie

Je suis marqué par la façon d’être des gens ici. Personne ne nous juge en fonction de ce qu’on porte, de notre physique, de la façon dont on se présente… J’ai participé aux ateliers sur l’école et cela m’a vraiment intéressé, car j’ai subi le racisme à l’école. J’étais toujours assis au fond de la classe. Je ne veux pas que mes enfants aient le même vécu scolaire que moi.

Je voudrais que la société soit meilleure, qu’on puisse vivre sans être jugé. Je voudrais qu’on soit tous égaux. Ici, je me sens comme chez moi, j’ai l’impression que je peux me faire des amis facilement. Je voudrais que chaque enfant en Roumanie ait la même opportunité que moi et vive une telle expérience. Je vais en parler à mes amis à mon retour. Je vais leur dire que j’ai fait un voyage dans un endroit où j’ai appris qu’il n’y a pas de personne meilleure que d’autres et que c’est suffisant d’être soi-même. Il ne faut pas être quelqu’un d’autre pour être quelqu’un de bien.

Namoussa, 15 ans, Noisy-le-Grand

Pour moi, ATD Quart Monde est un moyen de m’échapper. À Noisy, dès que je rentre dans ATD Quart Monde, j’ai l’impression d’être ailleurs. J’aimerais qu’on en entende parler beaucoup plus dans les journaux ou à la télévision, au moins deux ou trois fois par semaine, parce que ça apporte beaucoup de bien à la société. Moi, on m’a beaucoup aidée et j’aimerais bien rendre cette aide à d’autres. Même en étant dans une bonne situation, on a toujours besoin d’aide. Donc si je peux aider quelqu’un, je vais le faire sans hésiter.

Malyka, 24 ans, Suisse

ATD Quart Monde met en avant les personnes qui ne sont pas valorisées par la société, montrent leurs combats, leurs expériences. J’aimerais que le Mouvement soit plus connu du grand public, mais aussi du gouvernement, qu’on fasse davantage entendre la voix de ceux qu’on n’entend pas.

J’aimerais créer un nouveau parti politique ou en tout cas être représentée par des membres d’ATD Quart Monde au niveau politique pour que la société bouge un peu plus sur les questions de dignité, de discriminations, de respect… Dans cette rencontre européenne, on voit qu’il y a beaucoup de similitudes entre les pays et entre les jeunes, mais on voit aussi qu’il reste, partout, beaucoup à faire. Je suis par exemple en apprentissage et je vois que la formation est trop souvent dictée par notre milieu social. C’est vraiment dommage, parce que beaucoup de jeunes n’ont pas les moyens de se payer des études et sont freinés.

J’invite chacun et surtout les personnalités politiques à agir, à arrêter de parler dans le vide et à mettre en œuvre ce qui est annoncé. Pour faire changer la société, si chacun apporte sa pierre à l’édifice, cela fera un chemin et on pourra construire quelque chose tous ensemble. J’aime bien ce proverbe : « Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin« .