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Idées Fausses : « Les réfugiés passent toujours avant les pauvres. » C’est faux !

Faux. Ils ne sont pas même pas accueillis comme la loi le prévoit.

La France accueille jusqu’à présent très peu de réfugiés (idée fausse 131). Ceux qui demandent l’asile en France ne peuvent pas travailler tant qu’ils n’ont pas le statut officiel de réfugié. En attendant, ils reçoivent l’allocation pour demandeur d’asile – 200 € par mois pour une personne seule si elle est logée dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada), 340 € sinon. Et ils bénéficient de la CMU.

Mais les conditions d’accueil en France ne sont pas bonnes. Jusqu’à la réforme de 2015 qui raccourcit de moitié le délai d’instruction, il fallait deux ans en moyenne pour obtenir le statut de réfugié (en Allemagne, ce délai était de 5 mois jusqu’en 2016 et les demandeurs d’asile peuvent travailler au bout de trois mois). De plus, la loi française oblige à héberger les demandeurs d’asile, mais, faute de places disponibles, « en 2014, seulement 39 % des demandeurs d’asile remplissant les conditions pour être pris en charge en Cada ont effectivement été accueillis dans ce dispositif. Au 31 décembre 2014, 38 000 personnes étaient en attente d’une place en Cada », souligne la Fnars[1]. D’où des camps illégaux souvent insalubres.

On a entendu dire que des demandeurs d’asile se verraient attribuer des logements sociaux inoccupés, en passant avant tous les mal-logés qui attendent depuis des années. En réalité, beaucoup de ces logements sont temporaires ou sont situés dans des régions isolées où l’on ne trouve guère de travail.

[Article mis à jour en décembre 2019]

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[1] « Mission Immigration, asile et intégration. BOP 303. Action n° 2 : garantie de l’exercice du droit d’asile », Fnars, 2016.