Les jeunes disent Stop à la pauvreté (3/3)
Ils préparent des Festivals des Savoirs et des Arts, répètent la pièce pour le 17 octobre, mobilisent autour d’eux … Les jeunes s’engagent dans la campagne 2017 et nous expliquent pourquoi (fin).
Dylan, 20 ans, du groupe Jeunes de Belgique
» Je suis dans la campagne 2017 avec le projet théâtre, le rassemblement des jeunes à Wijhe (Pays Bas) en août et le projet Garantie Jeunes – on demande à des jeunes dans la rue ce qu’ils en pensent. Avec Camille, on organise aussi des événements.
Avec le groupe Jeunes, on a juste une scène dans la pièce, sur un monde futur sans personnes à la rue, où il n’y a plus ni riches ni pauvres, plus de criminels, où tout le monde a une maison et le même salaire… Un monde idéal, quoi.
Les 60 ans du Mouvement, c’est très important. Il faut que le monde change. Le théâtre, au début, je pensais pas trop y arriver. Mais aujourd’hui c’est sûr : je serai à Paris, pour jouer devant tout le monde. »
Julie, 22 ans, stagiaire à Montreuil
» Je fais le suivi des Festivals des Savoirs et des Arts, je centralise les dates, les activités, les lieux… Je participe à l’organisation de l’Espace culture prévu dans le Village des initiatives des 14-15 octobre. Je suis aussi animatrice à la Bibliothèque de rue de Noisy-le-Grand.
Depuis que je suis arrivée le 1er mars, j’ai appris beaucoup, sur la manière de voir l’exclusion et la pauvreté, sur la nécessité de donner la parole aux personnes en situation de pauvreté, sur la façon à ATD de réfléchir au sens que l’on donne aux choses, d’aller en profondeur.
Les jeunes peuvent apporter beaucoup s’il y a un dialogue avec les anciens qui connaissent l’esprit et l’éthique du Mouvement. Ils peuvent apporter une certaine fraîcheur, moderniser des choses, avancer de nouvelles idées. Par exemple ATD n’est pas trop connu et pourtant ce qu’il fait est énorme ! Il faut aller sur les réseaux sociaux, mais toujours en gardant l’esprit d’ATD. »
Pape Mody, 21 ans, à ATD Quart Monde Dakar (Sénégal)
» Je suis animateur Tapori. On se réunit chaque semaine avec une cinquantaine d’enfants dans la maison du chef du quartier. Les enfants sont trop pauvres pour venir jusqu’à la Maison Quart Monde. A partir de la lettre Tapori qu’on reçoit tous les deux mois et qui raconte des histoires vraies, on fait des activités – discussions, marionnettes, coloriages, etc.
En 2017, je compte faire ma propre mobilisation. Je veux sensibiliser les jeunes, leur dire qu’il y a des mouvements de lutte contre la pauvreté, qu’on ne peut pas rester les bras croisés. La pauvreté n’est pas une fatalité, a dit Joseph Wresinski.
Je compte continuer d’autres activités enfants au delà du quartier Sam Sam 3 où nous sommes. Je ne veux pas me limiter. Toute la banlieue de Dakar est pauvre. Il faut des jeunes pour aller dans d’autres quartiers, l’union fait la force. Enfin comme en 2015, je compte écrire un poème. »
Antoine, 30 ans, volontaire permanent à Strasbourg
» Je suis sur les bibliothèques de rue, sur la préparation des Universités populaires Quart Monde… Je suis aussi » en présence » dans un quartier de Strasbourg.
Pour 2017, on a rejoint le projet » Une terre pour tout le monde « . On réalise des tresses en tissu à partir de vieux habits de récupération. En le faisant avec les familles, on parle de ce que cela représente, du symbole de tresser des liens ensemble. L’idée est de réaliser avec d’autres groupes une boule de tresses représentant la terre. On s’est aussi inscrit dans un projet de théâtre musical muet. Le groupe de Hagueneau qui a mené durant vingt ans un projet de relogement avec une communauté de gitans, a été, lui, sollicité pour les » 1001 histoires » et pour le Village des initiatives.
Ce que les jeunes peuvent apporter ? Un moyen de rester ancré dans la manière dont on vit, de ne pas être déconnecté. J’adore observer les tics de langage des jeunes lors des bibliothèques de rue, comprendre qui ils sont, comment ils vivent. Les jeunes volontaires ont sans doute un autre regard sur la jeune génération. »
Recueillis par Véronique Soulé
