
«Les jeunes, comment soutenir leurs projets ?»
Dans le cadre de l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, ATD Quart-Monde lance une dynamique autour de la jeunesse. C’est pourquoi les 14 Universités Populaires européennes abordent cette thématique sous différents angles. En Champagne Ardenne la question choisie était : les jeunes, comment soutenir leurs projets ?
Chaque groupe de préparation devait interviewer des jeunes de 16 à 25 ans sur leurs projets, les difficultés rencontrées et les propositions à faire pour pouvoir mieux réaliser ceux-ci. Les jeunes ont ensuite été invités à l’Université populaire pour débattre avec les adultes et parents et notre invité Monsieur BUNEL, conseiller municipal de Reims.
Afin de mieux se connaître et donc se rencontrer entre jeunes et adultes un travail sur les représentations réciproques a été réalisé. Pour les jeunes : « les adultes représentent l’assurance, la connaissance le respect, surtout au niveau familial et amis proches. En ce qui concerne l’emploi, on trouve que certains adultes abusent, qu’ils ne nous font pas assez confiance et qu’ils ont beaucoup de préjugés sur nos noms de familles ou sur le nom de notre rue, de notre quartier ou sur notre apparence. On se sent rabaissé. »
Ils poursuivent en disant : « Si on devait passer une journée avec un élu, on voudrait surtout lui montrer comment c’est dur d’avoir un travail aujourd’hui, lui montrer que souvent les portes se referment. Lui dire qu’à Pôle emploi il n’y a pas beaucoup d’offres, que les conseillers ne sont pas assez nombreux pour nous recevoir, que ce soit à Pôle emploi, à la Mission locale ou dans les boîtes d’intérim. On voudrait lui montrer qu’on est motivé pour travailler, lui dire qu’il faut arrêter les stages qui ne servent à rien et qui ne sont jamais payés, qu’il faut trouver d’autres solutions. »
Pour les adultes : « les jeunes rendent fiers leurs parents mais aussi l’ensemble des adultes quand on voit qu’on a réussit à leur transmettre des valeurs. On est fier quand ils ont un travail, qu’ils ont envie de travailler. .Mais en même temps, en tant que parents on a des inquiétudes car même si ils veulent travailler, il y a des murs, il n’y a pas toujours du travail. Ce qui rend fier aussi c’est les bonnes relations et la confiance qu’on peut avoir entre parents et enfants. Pour nous, les jeunes représentent l’avenir, l’espoir car ils continuent ce qu’on a commencé dans notre combat : ‘On s’est battu pour s’en sortir, eux aussi ils se battent’. Et même si ce sont des parents très jeunes, on est fier de voir qu’ils s’en sortent bien et qu’ils assument. »
Les propositions faites pour soutenir les jeunes dans la réalisation de leurs projets ont été essentiellement liées au nécessaire accompagnement dans la durée du jeune, à partir d’une relation de confiance importante. Les dispositifs existant sont connus mais tous disent le manque de moyen apparent pour un accompagnement de qualité, ou le manque d’adaptation de certaines structures au rythme des jeunes.
Monsieur BUNEL conclut en disant que : « je repars ravi de ce moment de rencontre, de connaissance et d’échanges avec vous. J’en retiens surtout que quand on est élu il faut rester toujours au plus près des attentes de nos concitoyens et trouver les lieux de débat où cette parole puisse s’exprimer. Ce ne sont pas des spécialistes, des experts qui doivent s’approprier le savoir et la qualité des propositions. Je crois que dans tout ce que j’ai entendu il y a des choses pour certaines qu’on essaie de mettre en place ou qui ont été mises déjà en place mais pour beaucoup ce sont des propositions tout à fait intelligentes, constructives et qui surtout s’appuient sur une réalité avec vos souffrances et vos joies. »