
Retour sur l’université populaire Quart Monde de janvier 2018 (Nord-Pas-de-Calais) sur les groupes locaux ATD Quart Monde
La première université populaire Quart Monde Nord-Pas de Calais de l’année 2018, samedi 20 janvier 2018, s’est déroulée à la Maison Quart Monde rue Barthélémy Delespaul à Lille (Wazemmes) à laquelle participèrent environ 80 personnes pour échanger sur le thème « Vivre en groupe local au sein du Mouvement ATD Quart Monde ».
Etaient au rendez-vous les groupes locaux de Lille, Armentières, Roubaix, Maubeuge, Valenciennes, Somain, Dunkerque, le groupe « jeunes » et l’association Le Carillon. Isabelle et Pascal étaient chargés d’animer le débat avec le soutien du groupe ESAUP. Claire, alliée du mouvement de longue date, était l’invitée de l’université populaire . Ayant intégré ATD Quart Monde il y a plus de quarante ans, ayant animé successivement plusieurs groupes locaux, dont celui de Roubaix actuellement, ancienne responsable régionale, elle connaît bien l’importance d’un groupe local.
Après présentation des personnes venant pour la première fois et l’annonce des nouvelles, Isabelle propose aux groupes locaux de se rassembler pour s’interroger sur la question : « de quoi sommes-nous fiers ? » Rapidement, plusieurs cercles se forment et les réponses fusent. Les groupes prennent ensuite un à un la parole pour donner leur témoignage.
Pour le groupe de Lille, c’est Renée qui débute et ce dont elle est la plus fière, c’est du repas qui sera organisé le 6 février prochain et réunira tous les membres du groupe local de Lille. Il permettra à tous de pouvoir mieux se connaître et échanger. Chantal, d’Armentières, elle, est fière de la soupe de l’amitié du 17 octobre dernier durant laquelle les gens ont pu échanger sur le thème « pour vous, qu’est ce que c’est la dignité » et être écoutés. Catherine, de Roubaix, est particulièrement touchée d’avoir reçu – avec l’ensemble du groupe de Roubaix- à la mairie le 16 décembre 2017, le diplôme de bénévole méritant. Alors que la mairie sollicitait deux noms, le groupe a répondu : « non, c’est nous tous ou rien ». Pour le groupe de Maubeuge-Sambre-Avesnois, Michèle dit la fierté du groupe d’avoir pu fêter les 30 ans d’ATD dans le bassin de la Sambre ainsi que les 30 affiches réalisées à cette occasion. Pour Yolande, de Valenciennes, ce qui est important, c’est le lien entre les groupes. Il faut unir les forces pour venir en aide à ceux qui sont plus fragiles : « On va peut-être plus vite tout seul, mais on va plus loin à plusieurs » explique-t-elle en évoquant les liens avec le groupe de Somain. Pour Christelle et le groupe de Dunkerque, c’est aussi l’aspect collectif qui domine. Il existe une grande solidarité entre les membres du groupe et entre les groupes locaux. Elle cite l’exemple de la fresque qui a été réalisée en 2017 et présentée place de la République à Paris et l’inauguration de l’esplanade Joseph Wresinski à Lille. Enfin, Jessy du groupe « jeunes » évoque la page Facebook créée récemment par le groupe avec l’aide d’étudiants de l’ESJ (Ecole Supérieure de Journalisme de Lille). Morgane, elle, parle des projets à venir notamment l’accueil de jeunes de Nancy pour l’organisation d’un théâtre-forum et une émission de radio avec les étudiants de l’ESJ. . C’est une réelle fierté pour tous de voir le groupe jeunesse renaître de ses cendres. Après tous ces échanges, Claire en tant qu’invitée reprend la parole pour souligner que pour elle, la priorité est de donner la parole aux personnes qui ont la vie difficile et les groupes locaux favorisent cela.
L’Université Populaire a ensuite tenté de déterminer comment le groupe local participe à faire de l’idéal d’ATD une réalité du quotidien. Tous ont directement évoqué la formation de réseaux au plan local, même hors du groupe, permettant de résoudre le mieux possible chaque problème rencontré : le soutien d’un avocat, d’un commerçant, ou d’une autre association, ce qui permet l’acquisition d’un savoir nouveau non négligeable dans certains cas.
Mais, même s’il peut s’élargir en cas de besoin, le groupe local est avant tout un lieu d’échange dans le respect de la confidentialité et de la convivialité où nul ne craint le regard de l’autre. Car, comme le souligne Stéphane : « On se retrouve bien souvent devant un miroir ». Face à ces situations déjà connues par certains, les soutiens sont donc plus simples et directs à apporter. Là est d’ailleurs la force du groupe local : c’est une communauté qui, par son vécu, par son entraide a souvent les compétences pour la résolution des problèmes rencontrés par chacun.
Le débat s’est finalement porté sur les responsabilités au sein de chaque groupe avec, en témoignage, les expériences des responsables des groupes de Maubeuge et Dunkerque, Michèle et Fatiha. De leurs propos ressort alors le dépassement des difficultés, d’avoir abouti avec l’accomplissement de ce qui a été fait ensemble, fierté légitime pour qui a pris les rênes d’une telle communauté, qui ne pourrait exister sans organisation… une organisation qui vaut les efforts qu’elle demande, puisqu’au final, comme le dit Joël, « dans le groupe local, on pleure en arrivant, on pleure en repartant et on rit entre temps ».