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Les ateliers santé ville

ATD quart monde participe aux ateliers santé ville de la NANCY, en appliquant une méthode nouvelle pour que les militants puissent prendre la place qui leur revient. Madame M est militante quart monde depuis des années, elle a été mandatée pour représenter l’association aux ateliers santé ville de Nancy.
Lors de ces réunions elle s’est rendue compte que la réalité y était souvent déformée et que ce que disait les professionnels était intolérable sur le fond et sur la forme :

« Ils parlaient des familles comme des perpétuelles assistées et cette affirmation est trop hâtive et injuste. Certaines familles ont besoin de se faire accompagner une première fois mais ce n’est pas vrai que les familles ne prennent pas d’initiatives. »
« Ils entendent des choses qu’ils ramènent mais sans savoir ce que les personnes ont voulu dire. Ca fait du tort à des familles. Ils ne donnaient pas de noms mais on savait de qui ils parlaient. »

Alors nous avons réfléchi à mettre au point une méthode pour réussir notre participation sans fragiliser nos militants :

1. Assister en binôme (une personne issue de la pauvreté et une personne co-citoyenne) aux réunions. Ces réunions devront être préparées et mûries par un travail conjoint entre les familles pauvres et les professionnels de santé et du social avec lesquelles nous sommes en relation et les deux participants à l’atelier.

2. Créer des conditions pour rencontrer des habitants du quartier en dehors des réunions, évaluer les besoins et rendre compte

Avec quelques année de recul voici les enseignement que nous pouvons en tirer.

– La mobilisation des habitants prend du temps et elle est compliquée et exigeante
– La participation ne se limite pas à la consultation individuelle
– Le respect mutuel (langage, non jugement, non moralisateur, non stigmatisant) est un préalable dans les deux parties
– les réunions de débriefing sont très importantes pour restituer la vraie parole du professionnel et faire comprendre aussi leur langage et leurs logiques.
– C’était sans doute un élément très important même s’il prenait du temps et un investissement des professionnels de l’association (sociologue, cadre administratif, dentiste, enseignant, informaticienne et infirmière)
– L’écoute permet la connaissance des contraintes réciproques et l’émergence de solutions élaborées en commun
– L’appui sur des groupes formels ou informels d’habitants est indispensable.

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