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Le Pacte du pouvoir de vivre interpelle les élus locaux

Un an après son lancement, le Pacte du pouvoir de vivre, qui réunit désormais 55 associations, présente dix mesures à destination des candidats aux élections municipales pour lutter contre la crise sociale et écologique et renforcer la démocratie.

À l’issue d’un Tour de France de plusieurs mois qui a réuni plus de 2600 personnes, les 55 organisations du Pacte du pouvoir de vivre, dont ATD Quart Monde, la CFDT, la Fondation Nicolas Hulot et Oxfam, ont appelé le 5 mars les maires à appliquer « dix mesures écologiques et sociales indispensables ». Elles proposent notamment de « lutter activement contre la précarité énergétique des personnes des personnes modestes », de « garantir l’accès à la santé pour toutes et tous au sein des territoires », ou encore « d’intégrer les citoyens aux politiques publiques locales ».

« L’urgence nécessite des choix politiques affirmés et des politiques d’investissement massives. Cela s’adresse au gouvernement, mais il y a aussi un pouvoir d’agir des élus locaux, une capacité à prendre en compte les questions de logement, de mobilité, d’accueil des migrants… », a ainsi détaillé Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

Un nouveau rapport de force

Les organisations du Pacte ont ainsi voulu affiner leurs 66 propositions et détailler les objectifs définis au départ par 19 d’entre elles dans le contexte du Grand débat national. « On voulait prendre la parole face à un exécutif qui n’était plus à l’écoute à la fois des souffrances des plus fragiles, mais aussi de l’expertise de terrain de toutes les organisations que nous représentons, de tous les bénévoles, de ceux qui agissent. On voulait établir un nouveau rapport de force pour peser dans les choix politiques, qu’ils soient locaux ou nationaux, parce que nous considérons réellement qu’il n’y a pas de fatalité et que nous pourrions faire autrement », a rappelé Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Mais depuis un an, les avancées ne sont pas assez tangibles. « Nous avons été reçus par le Premier ministre le 27 août, mais il n’a pas répondu concrètement sur les mesures d’urgence portées par le Pacte. Depuis, nous avons été reçus seulement par trois ministres et cela ne va pas assez loin. Nous n’arrivons pas à infléchir la politique du gouvernement », a regretté Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde. Il s’agit donc maintenant de « montrer qu’on ne veut pas monter les gens les uns contre les autres en opposant les combats, parce que c’est ensemble qu’on y arrivera », a-t-elle ajouté.

Pour les membres du Pacte, les « six prochaines années seront décisives ». Même si « les maires ne peuvent pas tout, une grande partie des solutions à la crise sociale, écologique et démocratique se trouve à l’échelle locale, formidable terrain du pouvoir d’agir. » À quelques jours des élections municipales, ils ont ainsi rappelé que « les 47 millions de citoyens que nous sommes peuvent, par leur choix, contribuer à donner à chacun le pouvoir de vivre ».

L’intégralité des dix mesures

  • Développer les alternatives actives et collectives pour diminuer drastiquement les trajets en voiture individuelle.
  • Réduire l’utilisation des pesticides de synthèse de 50 % dans les zones agricoles.
  • Garantir des cantines bios, locales et socialement responsables avec l’objectif de servir 60 % de produits bios et locaux et au moins deux repas végétariens par semaine.
  • Lutter activement contre la précarité énergétique des personnes modestes et mettre en place un plan de rénovation thermique des bâtiments publics.
  • Lutter contre l’artificialisation des sols en posant un moratoire sur toute ouverture ou extension de grandes surfaces commerciales ou logistiques dès 2020.
  • Garantir aux personnes migrantes et réfugiées l’accueil et l’hospitalité et offrir des réponses aux situations d’urgence (hébergement, santé, éducation).
  • Garantir l’accès à la santé pour toutes et tous au sein des territoires.
  • Réguler les marchés du logement avec des loyers encadrés, un coût du foncier maîtrisé et des logements sociaux en nombre suffisant.
  • Lancer un plan « Logement d’abord » avec l’objectif de zéro sans-abri dans nos communes.
  • Intégrer les citoyens aux politiques publiques locales, en allouant 10 % du budget communal pour la démocratie participative.