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Le numérique, un défi pour les associations

Le mouvement va trop vite pour les plus fragiles.

Qui sont les laissés-pour-compte du numérique ? Emmaüs Connect a enquêté auprès des personnes précaires qu’elle accueille et a listé une série d’obstacles à son usage : l’illettrisme, le coût des communications, l’absence de logement, de compte bancaire, l’ignorance de ce que permet internet… La précarité numérique se conjugue ainsi largement avec la précarité sociale.

Le mouvement est inexorable. Mais il va trop vite pour cette fraction de la population mal armée face aux nouvelles technologies, perdue devant un ordinateur ou qui ne peut payer un abonnement internet.

Confrontées à ce nouveau défi, les associations s’investissent. Dès 2013, Emmaüs, la plus avancée, a créé Emmaüs Connect pour accompagner les plus fragiles et faire du numérique « un levier d’insertion ». Elle a aussi lancé un site de vente en ligne, label-emmaus, et formé des compagnons pour le gérer. On peut aussi citer l’application Entourage qui met en relation des personnes désirant aider des sans-abri.

ATD Quart Monde propose des ateliers pour initier au codage. Plus que l’équipement, la « fracture numérique » passe en effet désormais par la maîtrise des usages. Des personnes ayant une adresse mail ne savent pas envoyer de courrier. Des jeunes avec des smartphones sont incapables de faire une recherche sur internet.

Un peu partout, des initiatives émergent. Pôle emploi, qui a généralisé l’inscription en ligne, a formé 250 000 demandeurs d’emploi à l’usage d’internet en 2013. Elle a aussi recruté 2 200 jeunes en service civique pour accompagner les personnes éloignées du numérique.

Pour les populations sans accès à internet, les villes proposent des Espaces publics numériques gérés par des associations. Paris en compte quinze, souvent implantés dans des centres sociaux.

Des départements lancent des expérimentations. A partir du 1er janvier 2017, la Seine-Saint-Denis et la Haute-Saône vont tester une aide au maintien de la connexion des personnes démunies avec les quatre fournisseurs d’accès. Mais tout cela reste épars au regard de l’enjeu.

Photo : atelier d’impression 3D dans le quartier lillois de Fives le 2 août 2015 lors du Festival des Savoirs et des Arts