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« Le numérique, ça va trop vite »

Vous avez été nombreux à répondre par lettre ou par mail à notre appel à témoigner sur le numérique. Extraits.

« Ce qu’il manque, ce sont des lieux d’aide au remplissage des dossiers administratifs. Sur papier ou par internet, ils sont toujours aussi incompréhensibles. Optimiser les procédures administratives, pourquoi pas, mais en utilisant une partie des économies pour avoir de vrais lieux de conseils. » Armelle.

« Qu’est-ce qu’on attend pour embaucher des personnes qui seraient disponibles près des ordinateurs pour venir en aide à ceux qui bloquent, souvent devant une difficulté mineure ? Mais ce qui se profile est une dématérialisation accrue ! A quand la fermeture de l’agence de la CAF avec accueil virtuel par internet ou téléphone ? ». Marie-Nicole, « citoyenne en colère ».

« Que fait-on si l’on a ni les moyens d’avoir un accès internet, ni d’acquérir le matériel ou de payer les abonnements  ? Sans parler des personnes illettrées ou ne maîtrisant ni la langue française ni le vocabulaire administratif. Que faire lorsque la vue baisse avec l’âge, etc ? Il existe des moyens de se faire aider. Mais n’est-ce pas une autre forme d’humiliation pour ceux et celles déjà démunis ? ». Solange C.

« Je suis assistante sociale en psychiatrie. Bien souvent les patients précarisés n’ont pas d’adresse mail. Cela peut être vecteur d’exclusion et encore plus une perte de contrôle sur des démarches administratives contraignantes. La non maîtrise de l’outil informatique les dépossède un peu plus de leur citoyenneté. » Nathalie.

« J’ai effectué un stage pour seniors. Nous étions onze, quatre n’avaient jamais utilisé un ordinateur. La technologie et les pouvoirs publics vont trop vite. » Isabelle H.

« Les démarches par internet peuvent être très utiles lorsque les personnes ont des difficultés pour se déplacer (handicap, enfants à la maison…). » Guillaume.

« L’avantage de la dématérialisation à Pôle emploi, c’est que les réponses sont plus écrites (souvent par mail) et donc plus protectrices pour les usagers qu’une information donnée oralement, très vite oubliée par l’institution surtout lorsqu’elle est fausse. Et dans ce cas, l’usager a toujours tort. » Sylvie.

82 %

des Français ont une connexion internet à domicile, selon le Crédoc, avec de grandes inégalités : 94 % des diplômés du supérieur en ont une contre 49 % des non diplômés.

Focus sur

75 % des professionnels du social doivent faire les démarches à la place de la personne qu’ils accompagnent, selon une enquête d’Emmaüs Connect en 2015, alors que seuls 10 % d’entre eux disent avoir été formés pour cela.

Le saviez-vous ?

On estime que plus de cinq millions de personnes cumulent précarité sociale et numérique – mères seules, personnes âgées isolées, travailleurs peu qualifiés, jeunes en recherche d’emploi….