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Le centenaire de Geneviève De Gaulle Anthonioz, un appel

“Continuer de penser que nous sommes en démocratie quand on a commencé à ne plus l’être, c’est permettre que se produisent des choses inadmissibles.”1

Ce 25 octobre, Geneviève de Gaulle Anthonioz aurait eu 100 ans. Cette année, ATD Quart Monde célèbre le centenaire de son ancienne Présidente, résistante de toujours, entrée au Panthéon il y a cinq ans.

Née peu après la Première Guerre mondiale en 1920, elle perd sa mère très jeune. Elle grandit dans la Sarre, entre deux pays. Elle y rencontre la violence de rue et les intimidations de groupes fascistes et voit son père attaqué physiquement.

Elle se construit dans la foi chrétienne et débute des études d’Histoire lorsque, en 1940, elle rentre en Résistance contre l’occupant.

Colportant un journal interdit, elle est arrêtée en 1943 et passe 6 mois en prison à Fresnes et 13 mois au camp de concentration de Ravensbrück. Autour d’elle, elle voit mourir ses camarades de toute l’Europe.

Après la guerre, la nièce du Général de Gaulle épouse Bernard Anthonioz, avec qui elle aura quatre enfants. Avec ses camarades survivantes des camps de concentration comme elle, Geneviève de Gaulle-Anthonioz fonde l’association des déportées et internées de la Résistance (ADIR) dont les membres s’entraident et entament un vaste travail de documentation. Elle ne les quittera jamais.

Avec l’avènement de la Ve République, en 1958, elle devient secrétaire d’État auprès du ministre de la Culture. C’est après avoir découvert le camp des Sans-Logis à Noisy-le-Grand qu’elle décide de quitter son poste pour aller soutenir le père Joseph Wresinski qui, seul avec les habitants du camp, y affronte la misère. Elle découvre là un monde qui la renvoie à Ravensbrück. Dès lors, jamais elle ne quittera non plus ce qui deviendra ATD Quart Monde, dont elle sera présidente pendant 34 ans jusqu’au vote de la Loi d’Orientation relative à la lutte contre les exclusions, en juillet 1998.

Geneviève de Gaulle Anthonioz est décédée en 2002, après avoir bousculé son milieu, sa famille politique, les certitudes des combats établis et, finalement, toute la société. Son appel à refuser l’inacceptable, à s’engager durablement, à faire confiance à l’humanité qui vient des « plus petits » continue de porter chaque membre du Mouvement.

 

Écoutez le discours de Geneviève De Gaulle Anthonioz à l’Assemblée nationale pour défendre la Loi d’Orientation relative à la lutte contre les exclusions.

 

 

1 L’Engagement – Editions du Seuil – page 53 – Geneviève de Gaulle Anthonioz, Louis Besson, Albert Jacquard et Hélène Amblard