
Le 17 octobre 2014 à Toulouse, Auzielle et Seilh. Combattre nos préjugés, c’est combattre la pauvreté
Journée Mondiale du Refus de la Misère à Toulouse :
slam sur l’Esplanade François Mitterrand
Dès 16 heures ce vendredi 17 Octobre 2014, les organisateurs ont pu s’installer sur et autour d’un podium et d’une sono. Branchée grâce auux soins de la municipalité…. C’est parti pour 3 h de slam, de témoignages et de prises de paroles des divers partenaires de cette journée, les Petits Frères des Pauvres, Médecins du Monde, Les Amis de la Vie, les militants d’ATD Quart Monde.
Sebseb, maître de cérémonie, donne à chacun le temps de se présenter… et d’interpeller les passants… chacun son style, des poèmes , des appels à l’aide, des révoltes, des jeunes qui slament pour la 1ère fois et d’autres expérimentés, tel ce jeune garçon de 8 ans qui nous conte comment voler le steak haché ! Toute une vie de galère est là, mais aussi tout ce qu’il faut de courage pour l’affronter et s’en sortir au jour le jour.
Des passants nombreux acceptent de lire les affiches de l’exposition, de dialoguer avec les alliés présents, de signer la pétition, « Je ne veux plus….», et d’acheter le livre « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté »
L’impact de la manifestation
La préparation des témoignages des militants a été remarquable. Tant au niveau de leurs interventions en mairie que leur reprise sur le podium. Bien intercalées avec les plages de slam ou les prises de paroles des partenaires.
Il y a eu des réactions de personnes de toutes les tranches d’âge, et tous les milieux sociaux. L’heure et le leu étaient particulièrement favorables à cette mixité.
Un exemple : un jeune couple de passage, 2 enfants dont un en poussette et le chien. Lui a la bras autour des épaules de sa compagne, cette jeune femme est très émue, aux larmes de ce qu’elle entend » je voudrai trouver les mots pour vous dire merci, mais je ne les ai pas. Je n’aurais jamais pensé entendre cela ici. »
« Si pour moi la rue est un lieu de passage pour me rendre d’un point à l’autre, pour d’autres c’est vraiment un lieu pour vivre, indépendamment des SDF, et là j’ai trouvé un lieu de paroles et de vie en vérité. »
Frédérique Pasturel
Journée Mondiale du Refus de la Misère, à Seilh
A l’occasion du 17 octobre, Journée du refus de la misère, la Médiathèque Saint-Exupéry a accueilli une exposition de 15 affiches tirées du livre En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté. Très argumenté, il puise ses chiffres de sources officielles (Insee, impôts, CPAM) www.refuserlamisere.org/france. Cette expo apporte une contribution nuancée et montre que les réalités ne sont pas aussi simples que ce que l’on entend dire. Des discussions autour de ces affiches ont permis d’ouvrir le dialogue entre citoyens de Seilh pour dépasser les préjugés.
« Ne laisser personne de côté : réfléchir, décider et agir ensemble contre la misère », est le thème décrété par les Nations Unies en 2014.
Les seilhois ont pu le découvrir au travers du conte « Et on chercha tortue » du Burkina Faso. Exclure certains membres prive la communauté d’expériences ou de savoirs. C’est cette idée forte que soutient tout le conte. Une tortue qui avait été bannie du marigot apportera, à la fin de l’histoire, une solution qui profite à tous et permet de vivre ensemble.
Marie-Hélène Cutuli
Journée Mondiale du Refus de la Misère, à Auzielle
Le soutien du personnel de mairie et des élus a été total, les délais d’affichage de l’exposition et d’invitation au débat du jeudi soir tenus. A noter aussi l’Implication des commerçants. Durant la préparation les échanges avec tous ces intervenants ont été très riches. Bien sur, l’engagement de la bibliothécaire et des enseignantes de l’école a été déterminant !
Deux lieux d’intervention sur la commune et trois moments forts :
1-A la bibliothèque avec un affichage dans l’entrée du Baratin et de Studio 7.
Accueil très sympathique et stand préparé par Joëlle bien en évidence et bon support de dialogue. Les livres pour enfants bien en vue, facilement accessibles et celui sur « En finir avec les idées fausses… » à la portée des adultes.
Lieu propice à la lecture du conte africain « Et l’on chercha Tortue » en 2 fois à l’heure de l’ALAE, avec un soutien efficace de l’équipe d’animation présente.
2- A l’école maternelle : le thème retenu par les maîtresses, Claude et Marlène, qui travaillent sur la différence depuis l’année dernière, est « la pauvreté comme autre sujet de différence entre les enfants », à partir des fascicules des éditions Quart Monde « A l’école avec Fétitsa ». Un travail de fond a été effectué, en petite section avec plus de difficultés à évaluer, en section moyens-grands il donne des retours remarquables. A noter le travail formidable d’expression graphique dans les 2 classes, qui témoigne de l’implication des enfants.
3-Débat public le jeudi 16 au soir dans la salle polyvalente de l’école maternelle, pour profiter de l’exposition des réalisations des enfants. Cinq familles de parents viennent visiter l’exposition et échangent avec les divers partenaires ayant préparé cette soirée.
Accueil formidable de Claude et Marlène, aidées de Déborah et Nathalie. Sont présents des représentants de la mairie et Mme Muriel Pruvost, élue du conseil général. Sont excusés Mme Emilienne Poumirol députée de la circonscription et Mr Francis Condat, maire d’Auzielle.
26 personnes se retrouvent pour le débat proprement dit.
Comme prévu, après la présentation du livre sur les préjugés liés à la pauvreté et les affiches de l’exposition, les enseignantes présentent leur travail, en parlant de leur choix pédagogique lié à l’accueil de tous les enfants à l’école. Volonté de créer « du vivre ensemble » et de la tolérance dès le plus jeune âge. Elles répondent aux questions sur ce que cela implique dans le concret de la vie de la classe et des temps hors classe.
Deux militantes d’ATD Quart Monde, Rosette et Angélique témoignent successivement de ce qu’a été leur vie depuis l’enfance , vécue dans la pauvreté , le placement en foyer pour l’une, les difficultés à l’école, et tout ce qui leur a fallu d’énergie et de courage pour s’en sortir. Une écoute remarquable et l’échange qui suit témoigne de l’intérêt de l’assistance.
Lien social, problèmes financiers, peut-on vivre avec 800 euros par mois ?, le logement, la CMU , le travail, la nourriture… bien des questions abordées.
Echanges divers et riches.
Même si certains ont pu regretter que nous ne soyons pas plus nombreux et pas assez différents dans nos approches de la question de la pauvreté, chacun a le sentiment d’avoir vécu une rencontre vraie.
Le moment convivial autour d’un verre est l’occasion de poursuivre la conversation, de faire plus ample connaissance ; une raison nous fait nous quitter : demain il y a encore classe !!
Frédérique Pasturel