
La voix des plus pauvres écoutée au FMI et à la Banque Mondiale
Le 9 avril 2014, ATD Quart Monde a présenté les résultats de sa recherche participative « Le défi de l’après-2015. Vers un développement durable qui n’oublie personne »(1) lors des « Réunions de printemps » de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International à Washington.
Comment agir contre l’extrême pauvreté ? Quel rôle les personnes concernées peuvent-elles jouer ? Entre 2011 et 2013, ATD Quart Monde a mené avec le soutien de la Fondation Charles Leopold Mayer et de l’Agence Française de Développement une recherche participative impliquant deux mille personnes de 22 pays. L’objectif : contribuer à l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le Développement(2) et proposer des recommandations pour l’après-2015.
Le rapport final de cette recherche explique comment l’extrême pauvreté est bien plus qu’un simple dénuement matériel et culturel. Elle réduit à l’impuissance, à l’invisibilité et au silence les personnes qui la subissent durablement, ruinant leurs efforts pour s’en sortir, violant leurs droits fondamentaux et les écartant même des programmes censés les soutenir.
Le rapport explique que « les personnes réduites à la plus grande pauvreté ne cessent jamais de réfléchir à leur situation et de résister. » Il propose de se donner les moyens de les associer comme partenaires et guides dans la lutte contre la misère. Cela signifie prendre le temps et user d’outils comme ceux du croisement des savoirs, qu’ATD Quart Monde a construits et expérimente depuis de nombreuses années(3), pour permettre aux personnes de construire une connaissance et une compréhension collectives de leur situation, puis de les confronter avec d’autres.
Le rapport conclut sur cinq recommandations pour l’après-2015 : ne laisser personne derrière ; promouvoir une économie qui respecte les personnes et l’environnement ; assurer l’éducation et la formation pour tous fondées sur la coopération entre tous les acteurs ; promouvoir une bonne gouvernance participative ; introduire les personnes en situation de pauvreté comme des nouveaux partenaires pour construire un savoir sur le développement.
Photo : Xavier Godinot (à gauche), coordonnateur de cette recherche participative, le 9 avril à Washington (ph. ATD Quart Monde)