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«La solidarité devrait être le moteur de la société toute entière»

Militante Quart Monde à Dijon, Nathalie Monguillon a écrit ce texte sur le Grand débat national et ce qui ressort des réflexions issues des Universités Populaires Quart Monde.

« Quel que soit le lieu où nous habitons, Lille, Dijon, Saint-Étienne, Toulouse ou Reims et Marseille, c’est le même constat : des militants Quart Monde ont voulu prendre la parole pour ce Grand débat. Que ce soit par des réponses individuelles sur le site, en participant à des Universités populaires Quart Monde ou à des débats citoyens dans certaines municipalités, ou lors de nos réunions en équipes locales, nous avons voulu être présents. L’une de nous disait : « Je suis pauvre, mais avant d’être pauvre, je suis citoyenne ». Une autre : « Les gilets jaunes, ils ignorent la grande pauvreté, on n’est pas entendu».

Mais je me dis aussi qu’en lisant nos propos, certains vont s’énerver : « Il n’y en a que pour eux, les plus pauvres. Oh, s’ils le voulaient vraiment… » et les points de suspension veulent en dire beaucoup plus. D’autres vont dire : « Ah, mais je ne le savais pas. Vous avez des chiffres pour avancer cela ? C’est possible ? ». Là déjà, c’est un peu mieux comme réaction, ils vivaient peut-être dans la bulle de l’argent et n’ont rien vu ni rien entendu à côté. D’autres, peut-être, prendront un petit temps pour venir rencontrer à la Maison ATD Quart Monde, des militants, volontaires, alliés du Mouvement… Ils s’en retourneront réellement émus, mais les préoccupations de leur vie reprendront le dessus. Mais c’est une graine de semée…

Enfin, il y aura, pour certains, grâce à la force de vérité qui se dégage de nos propos, une véritable prise de conscience capable de réaliser une révolution à l’intérieur du cœur et qui mène à un agir avec les personnes concernées par la grande pauvreté. Je voudrais affirmer ici que rien n’est pipeau, rien n’est exagéré. Nous, militants, militantes, on est très pudiques et on est soft, on n’étale pas nos misères, nos angoisses du lendemain ou même du prochain repas. Et surtout, nous vivons dans l’invisibilité de la violence, du déni de notre existence, de la méfiance qui nous est faite et de tous ces blablablas de ceux qui veulent construire des lois sociales sans écouter nos solutions à nous. Car tout seul, on ne peut pas, nous comme eux, mais ensemble, c’est possible. La solidarité devrait être le moteur de la société toute entière.

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Photo : Nathalie Monguillon, militante à Dijon, © JCR, ATDQM