La maison de vacances familiales de La Bise fait peau neuve
La maison de vacances familiales de La Bise, dans le Jura, a été inaugurée le 20 septembre, après une année de travaux. Ce lieu emblématique d’ATD Quart Monde a également fêté ses 40 ans.
Après une année de travaux de rénovation, la maison de vacances familiales de La Bise a été inaugurée sous un chaud soleil, vendredi 20 septembre. Dans une ambiance festive, plus d’une centaine de personnes ayant séjourné dans cette grande bâtisse, mais aussi des Amis de la Bise, des voisins et les autorités locales se sont retrouvées pour célébrer la renaissance de ce lieu et ses 40 ans.
« C’est un lieu où se retrouvent, parfois pour la première fois depuis des années, des parents et leurs enfants« , a rappelé le président de la Fondation ATD Quart Monde, Pierre-Yves Madignier. Depuis son ouverture en 1979, ce sont ainsi 1000 séjours qui ont été organisés à La Bise.
« Un lieu où l’on oublie nos souffrances » 
Ce fut ainsi le cas pour Malika, il y a 27 ans. « C’était la première fois que je partais en vacances avec mes cinq enfants. Ce séjour m’a vraiment beaucoup marqué. Je me suis sentie profondément bien, en famille, loin des problèmes très lourds que je portais dans mon quotidien », a-t-elle témoigné, retrouvant ce lieu avec émotion. « La Bise est un lieu où l’on oublie nos souffrances. On ne se sent plus aussi seul, on sait qu’il y a d’autres familles qui vivent des problèmes comme les nôtres. C’est un endroit où les volontaires sont là pour nous, pour nous écouter, nous soutenir et nous faire oublier notre misère de tous les jours. Depuis ce séjour, je fais partie des militants qui se battent pour combattre la misère. »
« Un pays comme la France, riche, doit veiller à ce que tous les enfants vivant sur le territoire disposent de l’essentiel : l’alimentation, l’éducation, la santé, le sport, la culture et le droit aux vacances pour tous », a tenu à rappeler une autre militante, Bernadette. « Même les gens qui travaillent doivent rogner sur leurs budgets pour pouvoir partir en vacances, ce n’est pas seulement le souci des plus précaires. Il faut redoubler d’efforts pour alerter l’opinion publique sur la nécessité que chacun puisse s’échapper au moins une fois par an de son quotidien, que ce soit à la mer, à la campagne ou à la montagne. Cela participe à la construction de chacun, pour redécouvrir le plaisir du dépaysement et ainsi se projeter plus facilement dans le futur », a-t-elle ajouté.
« Déployer d’autres dimensions »
Avant de planter « l’arbre de la dignité » et de dévoiler la statue « Fraternité », offerte par l’artiste Marie Mathias, Paul Maréchal, délégué national d’ATD Quart Monde, a souligné les difficultés rencontrées lors des travaux, dont le coût final est d’un million d’euros. « Cela a été vraiment dur et beaucoup ont donné de leur personne pour que cela soit possible. Je rends hommage à leur courage, leur bienveillance, leur détermination à dépasser les obstacles et les conflits. »
Dès les prochaines vacances d’octobre, La Bise devrait à nouveau accueillir des familles pour ainsi « rester un lieu de vacances, mais aussi devenir un lieu symbolique de notre combat dans la lutte contre la grande pauvreté et pour l’écologie ». « On veut aussi que ce soit un lieu où la jeunesse d’ATD Quart Monde puisse se retrouver. On veut déployer d’autres dimensions de la Bise », a conclu Paul Maréchal. Julie Clair-Robelet
Illustrations : L’entrée de la maison familiale. © Nathalie Monguillon, ATDQM
La Bise et son jardin. © JCR, ATDQM
L’artiste Marie Mathias et sa sculpture « Fraternité ». © JCR, ATDQM
