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La chronique de Simon #Épisode1 – Avec Julie, Roubaix, et le rouge mouillé

Simon est stagiaire à ATD Quart Monde. Bientôt, il deviendra volontaire permanent. Début juillet, il s’est rendu au Festival des Savoirs et des Arts de Roubaix. Ces festivals ont lieu un peu partout en France chaque été et sont l’occasion de rencontres autour d’ateliers culturels et créatifs de rue. Tous les habitants d’un quartier sont invités à échanger leur savoir-faire autour d’ateliers divers dans une ambiance toujours festive. Ce premier épisode de la chronique de Simon vous emmène dans le Nord de la France. Laissez vous porter…

« Avec Julie, on est arrivé à Roubaix par la petite porte. Celle du bus. Bagages et questions en soute. On n’était pas venu pour être là. C’était plus pour le festival. Le festival des savoirs et des arts. Celui de Roubaix. Vous y êtes ? Nous oui.

Roubaix, c’est rouge dehors et petit dedans. Ça a l’air de sentir les sourires. On se les imagine vite, les tranches de rigolade, qu’on s’y découpe, dans ces petites maisonnettes, qui se serrent pour bien faire. Le café était chaud et les gens me faisaient bien marrer avec leur accent qui était pas comme le mien. On aurait dit qu’ils étaient gentils sans le vouloir. Vous me direz que j’interprète mais je fais pas exprès. Des fois, les choses sont ce qu’elles sont. Des fois, pas du tout. Qu’est-ce que j’en sais. A Roubaix, pour le festival des savoirs et des arts, ou l’inverse, c’est selon, on a passé du bon temps. Du temps mouillé mais beau. Qui fait qu’on se serre sous un abri pour la pluie et qu’on est bien quand elle est repartie.

Aujourd’hui, le car roule sur la grande route qui traverse le gris du nord. Ma tête est tiède de souvenirs. Je repense au festival des savoirs et des arts. A Roubaix. Vous y êtes ? Nous oui. Toujours. Et encore. Pendant un festival, il y a des rencontres. Des discussions qui se superposent. Des émotions qui s’usent, qui usent, qui pèsent. Des peurs et des pleurs qui se taisent. De l’animation. De l’animosité. De l’attente. Et des affinités. Comment parler de ces instants, et de cette atmosphère ? Il faut peut-être accepter de pénétrer dans quelque chose de faux, déconstruire et reconstruire, à nouveau. Les mots s’accrochent. A moi. Entre eux. A Roubaix, là où c’est rouge mouillé, j’ai appris des choses. J’ai encore appris des minots. De la sagesse qui transpire, de leurs mots. J’ai encore appris de la fatigue. De cette drogue qui s’attelle. Qui s’étire. J’ai encore appris du monde. Qui tourne. Qui effraie. Qui gronde. J’ai encore appris de moi, malgré nous. Et l’inverse.

Vivement le mois doute. »

Simon Bosio

Pour plus de chroniques de Simon, retrouvez les précédents épisodes par ici.

Épisode 2 « Les meilleurs moments sont toujours les plus petits »

Épisode 3 « Les perdus perdurent »

Épisode 4 « Nuit Pâle »

Épisode 5 « Mauvaises Herbes »

Épisode 6 « Dans l’étang »

Épisode 7 « Lumière »