Entrez votre recherche ci-dessous :

« Là-bas, personne n’a de projet pour [son] fils »

Cette année, j’accueille un élève scolarisé en matinée à la maternelle ces deux dernières années. Un enfant qui jusqu’alors refusait d’aller à l’école, qui passait de classe en classe au fil de la matinée (colères ingérables), une mère qui vivait avec l’impression que « là-bas, personne n’a de projet pour [son] fils ». Cet élève est loin d’entrer dans le champ de la déficience sévère, et chaque jour je constate sa soif d’apprendre.

(Vous trouverez ci-dessous le bulletin de l’an passé de l’élève en question) .

Je m’interroge sur les effets de ce bulletin pour cette famille. D’ailleurs, ils ne l’ont pas signé.
Délibérément ?
Je précise qu’il est écrit sur la pochette du bulletin que l’enfant a fait de petits progrès mais qu’il n’entre pas dans les apprentissages et qu’il est donc impossible de l’évaluer. Remarque identique chaque année, l’enseignante n’est pourtant pas la même.
Faut-il sensibiliser les enseignants aux conséquences d’une série de bulletins de ce type ?
Faut-il les autoriser explicitement à créer un bulletin adapté qui, sans nier les difficultés, mettrait en valeur les progrès ?

L’an passé, j’ai été surprise du témoignage de plusieurs parents qui disaient pouvoir poser un nouveau regard sur leur enfant, avec plus d’estime et un entrain renouvelé. Je n’en comprenais pas la raison, il y avait eu à peine quelques semaines d’école, les enfants n’avaient pas changé du tout au tout…
Peut-être y a-t-il un lien à faire avec ce que reflète ce bulletin ?
Chaque jour je rêve que l’on s’intéresse plus au potentiel de l’enfant qu’à ses difficultés…
Utopie douce-amère ?