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Journée mondiale du refus de la misère : Un 17 octobre coloré

Alors que nous célébrons le 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, la Journée mondiale du refus de la misère a permis cette année, partout en France et dans le monde, l’expression des enfants et l’engagement des adultes pour leurs droits.

« Moi, je vais construire une tour pour protéger les enfants. Et en haut, on mettra des flèches d’amour. » Nathan, élève de CE2 d’une école de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, a eu beaucoup d’idées pour défendre les droits des enfants. Avec une centaine d’écoliers d’Ile-de-France, il est venu sur le Champ-de-Mars, à Paris, participer à la 32e Journée mondiale du refus de la misère. Un parcours ludique leur était proposé pour les sensibiliser à cette question à partir des 12 droits fondamentaux décrit dans le kit pédagogique réalisé par ATD Quart Monde et les organisations partenaires.

Les enfants se sont interrogés sur le droit pour tous d’avoir un nom en créant une carte d’identité, ont décrit ce que représentait pour eux le jeu, en découvrant que « tout enfant a le droit de jouer, rêver et rire » et ont écrit sur un mur d’expressions leurs souhaits pour tous les enfants du monde. Certains ont découvert que « les enfants ont le droit d’avoir un petit coin privé à eux », d’autres ont repris le slogan  « Engagez-vous pour mes droits » pour faire passer un message aux adultes : « Les parents doivent donner de la joie, la liberté, ils doivent montrer l’exemple, donner à manger, apporter des surprises et des bonnes nouvelles », s’est ainsi exclamé l’un d’eux.

Alors que 3 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté dans notre pays, ces écoliers se sont montrés sensibles à la question des inégalités. « Pourquoi tous les enfants n’ont-ils pas le droit de vivre avec leur famille dans un logement correct ? », s’est ainsi interrogée une petite fille, devant les secrétaires d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos et Adrien Taquet.

Expression des enfants partout en France

Comme à Paris, des enfants ont réfléchi à leurs droits partout en France. Ainsi, à Strasbourg, devant la Dalle dédiée aux victimes de la faim du Palais de l’Europe, certains ont lu des messages d’enfants du Portugal, de France, de Serbie et d’Irlande, pour interpeller les gouvernements sur le non-respect des droits sociaux, et particulièrement du droit au logement.

À Clermont-Ferrand, 200 écoliers ont été invités à laisser des messages sur des oiseaux en papier, exposés à la mairie jusqu’au 20 novembre. À Reims, une structure contenant des cages symbolisant les 12 principaux droits de l’enfant et évoluant avec des poulies a été présentée près de la cathédrale. À Schiltigheim, un groupe d’enfants du centre social Victor Hugo a réalisé une exposition de peintures avec une artiste, autour des droits des enfants. À Chambéry, un puzzle géant a notamment été proposé aux enfants.

Présence du Prix Nobel de la paix

Devant un grand oiseau en bois, sculpté par l’artiste Juan Carlos Gomez Campusano, installé sur le Champ-de-Mars à Paris, plusieurs enfants et adultes engagés contre la misère ont témoigné, et ont raconté leurs difficultés au quotidien, mais aussi leurs forces. « Ces enfants sont d’incroyables résistants, lucides sur ce qu’ils vivent, ce qui constitue des handicaps, sur leur chance aussi d’avoir des parents aimants et des personnes, des associations qui les accompagnent », a constaté la présidente d’ATD Quart Monde, Claire Hédon.

Présent également sur la scène, le lauréat du prix Nobel de la paix en 2006, Muhammad Yunus, a tenu à rappeler que « le système économique actuel nous emmène dans une direction qui finira sur un désastre. Si nous voulons changer le résultat, nous devons prévoir de nouvelles routes qu’il nous faut construire dès maintenant ».

« Aujourd’hui, la route est un peu longue, cabossée et incertaine, mais nous avons des points de repères, des rendez-vous qui vont nous aider à ne rien lâcher », a ajouté le délégué national d’ATD Quart Monde, Paul Maréchal, citant ainsi le 20 novembre, jour anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant et le 20 décembre, Journée internationale de la solidarité humaine.

Tous les participants à l’événement parisien ont ensuite pu marcher avec des lampions jusqu’au parvis des Droits de l’Homme et du citoyen, au Trocadéro. Ils se sont ainsi réunis autour de la Dalle en l’honneur des victimes de la misère, « point de repère de notre engagement contre l’extrême pauvreté et pour la dignité de tous », où est née, en 1987, cette journée du 17 octobre.

 

 

 

Photos : Deux stands du parcours ludique des Droits’lympiques sur le Champ de Mars à Paris. © Carmen Martos, ATDQM et Rémi Santiard, ATDQM

À Clermont-Ferrand, plus de 400 enfants ont écrit des messages en lien avec les droits de l’enfant sur des oiseaux de papier exposés jusqu’au 20 novembre à la mairie. © Dominique Ferrand, ATDQM

Prise de parole à Paris du lauréat du prix Nobel de la paix en 2006, Muhammad Yunus. © JCR, ATDQM

Oiseau sculpté par l’artiste Juan Carlos Gomez Campusano. © Carmen Martos, ATDQM