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Journée de l’Alliance en Île-de-France : « On a besoin de vous comme relais dans la société »

Une centaine d’alliés d’ATD Quart Monde se sont réunis dimanche 22 septembre à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, pour une journée de l’Alliance. À travers différents ateliers, tous ont pu mieux connaître le Mouvement, échanger sur les différentes formes d’engagement et créer des liens.

Alliés d’ATD Quart Monde de longue date ou découvrant seulement le Mouvement, ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel du Mouvement, le 22 septembre, à la Bourse départementale du travail de la Seine-Saint-Denis. Sur le thème « vivre et porter les valeurs d’ATD Quart Monde en Île-de-France », ils ont, pendant toute la journée, réfléchi notamment à la manière de présenter le Mouvement, d’intervenir auprès d’enfants et d’adolescents dans les écoles ou à leur engagement au sein des réseaux Wresinski.

« Nous avons une seule priorité : rejoindre, accueillir et proposer des chemins d’engagement à toute personne qui veut s’engager, en priorité aux jeunes, mais nous avons besoin de toutes les forces vives du Mouvement. Nous avons aussi un défi  à relever : renforcer et soutenir les engagements de chacun, être visible et avoir des combats identifiables et des indignations qui rejoignent d’autres mouvements ou associations, pour contribuer à éradiquer la grande pauvreté », a affirmé la déléguée nationale Isabelle Bouyer, en ouverture de la journée.

Trois types d’alliance

« Notre ambition est de développer les trois types d’alliance : celle qui est engagée dans son milieu professionnel, familial et ailleurs, dans d’autres associations, pour contribuer, là où on est, à faire connaître les combats des personnes en situation de pauvreté ; l’alliance engagée dans les actions du Mouvement, comme les Bibliothèques de rue, les groupes Tapori, les Universités populaires Quart Monde… ; l’alliance engagée dans des fonctions support, en responsabilité, comme les responsables d’équipes d’animation locale ou régionale et tous les alliés qui assurent la représentation politique du Mouvement », a-t-elle précisé.

Plusieurs alliés ont ensuite raconté leur chemin d’engagement. Ainsi, Jean-Marc a découvert ATD Quart Monde vers l’âge de 25 ans et a participé à une Semaine de l’avenir partagé (aujourd’hui appelée Festival des savoirs et des arts) à Noisy-le-Grand, puis à un groupe Tapori.  « Cela m’a permis d’être en relation avec des mamans et des enfants de mon quartier et de travailler avec l’équipe d’animation d’Île-de-France. Ce qui me touche le plus, c’est la relation que j’ai pu développer avec les volontaires, chez qui je trouve des valeurs humaines exceptionnelles, c’est une relation super enrichissante », a-t-il affirmé, pointant sa fierté d’avoir réussi à transmettre à ses enfants cette volonté d’engagement pour les autres.

Eva, quant à elle, a connu le Mouvement il y a 12 ans lors d’un stage au Centre de promotion familiale de Noisy-le-Grand. Cette polytechnicienne, qui travaille aujourd’hui au ministère du Logement, a souligné combien « faire venir les réflexions d’ATD Quart Monde dans cet univers professionnel est compliqué, mais il y a toujours des petits interstices dans lesquels on arrive à glisser des questions, des réflexions ». Pour elle, l’engagement dans l’Alliance permet aussi « de se rappeler qu’il existe autre chose dans la vie, d’autres univers sociaux » que l’on peut oublier très rapidement quand on s’éloigne d’ATD Quart Monde.

Claire Hédon a également témoigné de son engagement en tant qu’alliée pendant 12 ans dans les Universités populaires Quart Monde. « C’est là que j’ai compris ce que c’était que de vivre dans la pauvreté, que j’ai appris des personnes en situation de précarité ce qu’elles vivaient, ce dont elles avaient envie. Cela a changé ma façon de voir le monde et de travailler. » Aujourd’hui présidente du Mouvement, elle a invité chacun, dans son univers professionnel et familial, à « jouer ce rôle d’alliance, faire comprendre ce qu’est la lutte contre la pauvreté, le changement de société qu’on souhaite, ce que vivent les plus pauvres… ». « On a besoin de vous comme relais dans la société, c’est indispensable. Si on veut que la société bouge, il faut la faire bouger dans tous les univers dans lesquels on est », a-t-elle conclu.

Julie Clair-Robelet

Photo : Discours des délégués nationaux Isabelle Bouyer et Guillaume Amorotti lors de la journée de l’Alliance en Île-de-France le 22 septembre 2019. © JCR, ATDQM