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Joseph Wresinski en exposition au salon de la mode à Lille

Après l’inauguration de l’Esplanade Joseph Wresinski, une exposition retraçant la vie du fondateur d’ATD Quart Monde avait lieu au Jardin de la mode à Lille.

Joseph Wrésinski. Ce nom n’est pas forcément connu de tous et pourtant, cet homme né en 1917 et mort en 1988 a beaucoup œuvré pour les personnes vivant dans la précarité. Une exposition lui était consacrée dans une salle au 60 rue du Faubourg des Postes après l’inauguration de la place à son nom. Ce grand homme né dans une famille pauvre et devenu prêtre, a rejoint en 1956 un bidonville à Noisy-le-Grand où il s’est opposé à la soupe populaire et a proposé aux familles un jardin d’enfants ainsi qu’une bibliothèque. Le but, éduquer les personnes en situation de pauvreté pour qu’elles puissent témoigner de leur condition.

Joseph Wresinski en visite dans le Val d’Oise

C’est ensuite là qu’il a fondé le mouvement ATD Quart Monde. En 1987, il a pris la parole devant la Commission des droits de l’Homme des Nations Unies pour faire reconnaître l’extrême pauvreté comme une violation des droits de l’Homme. « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ».

Dans un pays où 14% des Français vivent sous le seuil de pauvreté, c’est ce mot d’ordre qu’a décidé de reprendre Martine Aubry, présente pour l’occasion, dans son discours dans lequel elle a rappelé la logique du mouvement qui est d’aller chercher les personnes chez elles, les accompagner et les écouter plutôt que les assister. « On ne fait pas pour eux mais avec eux ». Elle a aussi expliqué que les droits fondamentaux sont la santé et le logement, mais également l’accès à la culture. Soulignant enfin la force de caractère et de courage qu’avait Joseph Wresinski, la maire de la ville a dit qu’il doit rester « une source d’inspiration ».

La présidente du mouvement, Claire Hedon, également journaliste à RFI, a confié que son métier l’a aidée à changer sa façon d’interviewer les personnes. Elle fait remarquer que ceux qui vivent dans des conditions précaires ont des choses à dire mais qu’il faut prendre plus de temps à les interroger, comparé à ceux qui parlent bien et qui pourraient en fin de compte donner des réponses creuses. « Il faut que la parole des plus exclues et des plus pauvres soit entendue » a-t-elle expliqué. C’est le combat que menait Joseph Wresinski : faire reconnaître que les personnes les plus démunies en quête de dignité possèdent une pensée et une expérience indispensables à la société.

C’est ensuite un message d’espoir qui a été lancé par la chorale, avec une chanson dont les paroles disaient qu’« on peut changer le monde avec ses (mes) deux mains ». Tout ceci a continué avec un partage du verre de l’amitié autour d’une exposition sur le fondateur d’ATD Quart Monde.

Sur un des panneaux de l’exposition réalisée par des membres d’ATD, on lisait : « Dès le début, nous avons voulu être un Mouvement familial ».

Le père Joseph Wresinski lors du lancement d’ATD Quart Monde

Pour une septuagénaire, c’est la définition même d’ATD Quart Monde, c’est ce qu’elle répond quand on lui demande ce que le mouvement représente pour elle. Le père Joseph, comme tout le monde le nomme, disait que « ce n’est pas tellement de nourriture, de vêtements qu’avaient besoin ces gens, mais de dignité, de ne plus dépendre du bon vouloir des autres ». C’est, par la même occasion, le témoignage d’une militante qui a dit qu’ATD Quart Monde l’a aidée à se défendre, retrouver un peu de dignité. Quand on lui demande la raison pour laquelle elle est présente aujourd’hui, elle répond que c’est par reconnaissance pour l’esprit de Joseph Wresinski, pour ce qu’il a fait, c’est-à-dire « emmener son peuple comme dans l’exode ». Une autre femme, Françoise, a connu le Père Joseph. Elle explique que c’était un homme patient mais que quand il était en colère, il l’était vraiment. Ce dernier lui a confié une fratrie de sept enfants mineurs dans les années 70 pour éviter qu’ils ne soient séparés, ainsi que quatre autres déjà mariés. Françoise a accepté cette mission car elle s’entendait bien avec les deux filles aînées. Aujourd’hui, elle est arrière-grand-mère neuf fois et un dixième est en route.

Cette matinée s’est conclue autour d’un pique-nique où tout le monde a pu se retrouver pour parler et honorer la mémoire de Joseph Wresinski, alias Père Joseph, qui a mis toute son énergie dans un combat qui continue encore aujourd’hui grâce à lui.

 

 

Lucie Farigoul et les membres jeunes d’ATD Quart Monde 59: Maryline Pruvost et Cathy Laethem . Dans le cadre d’un projet entre des jeunes d’ATD Quart Monde et des étudiants de l’Académie ESJ de Lille, des rencontres sont organisées pour que ces jeunes partagent leur savoir tout en animant la page Facebook : ATD jeunes quart monde 59. Le but, donner la parole à ceux que l’on n’entend pas dans le débat public.

https://www.facebook.com/ATD-jeunesse-quart-monde-59-212959532579235/