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« Je n’oublierai jamais son air de fierté. »

À Chambéry il y a quelques années, il y avait une bibliothèque de rue dans une banlieue à la Cassine.
Mme B. qui ne savait ni lire ni écrire y venait avec ses enfants Valentin et Aurélie. Ce sont des gens du voyage. Les relations de Mme B. avec tout ce qui était « fonctionnaires » étaient difficiles.
Un jour, elle me dit avec une grande fierté en en souriant : « À cinq heures, je vais à l’école voir l’institutrice de mes enfants »
« Ah oui ? »
« Oui. Elle me demande de venir voir le travail d’Aurélie et de Valentin. »

C’était la première fois qu’on la convoquait pour quelque chose de « positif ». Je n’oublierai jamais son air de fierté.

P.S : Depuis, Aurélie est mère de famille. Elle sait à peu près lire (écrire, je ne sais pas). « Mon mari m’aide », m’a-t-elle dit. Valentin, malheureusement, a été tué dans un conflit entre jeunes.