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Inégalités sociales de santé et petite enfance

« L’enfant a-t-il droit « au bien être » parce qu’il existe ou l’enfant a-t-il droit à l’existence dans la mesure où les conditions sont réunies pour son bien-être ? »

Cette question que soulevait Joseph Wresinski en introduction du livre Enfants de ce temps garde toute son actualité. Joseph Wresinski a montré que le principal levier pour lutter contre la précarité est de soutenir les plus pauvres dans l’amélioration de leur vie de famille et de répondre aux attentes des parents pour leurs enfants. Car la réalité des enfants du Quart-Monde est douloureuse, ils sont l’enfance cachée d’une société dont la vie et les changements ne concernent que les citoyens « dans la norme ». Victimes involontaires de ces inégalités sociales qui se traduisent dans leur corps même et dans leur santé, ces tout petits nous interrogent sur la conception de l’accès au droit fondamental de la « protection de la santé », et sur l’ensemble des déterminants de la santé.

Être parents dans ce monde de misère place les individus devant un triple défi, ils doivent : « Être », en découvrant leur identité sociale et la transmettant, « Protéger », en donnant les sécurités de la vie (logement nourriture, environnement…) alors qu’ils ne les ont pas, et « Éduquer », en ouvrant l’horizon géographique, culturel et temporel de l’enfant alors qu’une des caractéristiques de la misère est de ne pas pouvoir se projeter au-delà de son habitat ghettoïsé, au-delà du temps présent vers un futur meilleur et vers la culture et les connaissances essentielles au développement. Dans ces circonstances, comment épauler les parents, soutenir et développer leurs compétences, redonner les bases de la parentalité à ceux qui ont trop souvent perdu l’estime de soi ? C’est à ces questions que les militants d’ATD Quart-Monde ont voulu répondre. C’est l’analyse et leurs propositions qui sont relatées ici, fruit de longues années de travail auprès des personnes vivant ou ayant connu la grande pauvreté, qui sont reconnues comme expertes de leur expérience de vie. Elles ne sont pas interviewées à titre informatif mais leur analyse est portée et confrontée à celles de leurs vis-à-vis du monde professionnel et institutionnel. Cette posture d’analyse va renverser la lecture classique et nous contraindre à entendre ceux qui sont habituellement absents des débats.

Inégalités sociales de santé et petite enfance