
Festival de cinéma La pauvreté sans clichés : les jurés ont délibéré !
Pour sa quatrième édition, le festival de cinéma d’ATD Quart Monde, La pauvreté sans clichés, se déroulera les 6 et 7 décembre à Montreuil et aura pour parrain le réalisateur des Invisibles, Louis-Julien Petit. Six groupes de jurés se sont réunis pour visionner les films en compétition.
Sur le mur de la grande salle de la Maison Quart Monde de Lille, le générique de fin défile, mais les onze membres du jury du festival restent muets, encore plongés dans l’histoire du film. Puis une blague fuse. « On a besoin de décompresser maintenant. La fiction est parfois très proche de la réalité », explique Lætitia. « Ce sont des films qui remuent », ajoute Éliane.
Comme les jurés de Bordeaux, Limoges, Lyon, Marseille et Nancy, ils viennent d’enchaîner quatre films, parfois en deux jours. Avec les autres participants, des personnes en situation de précarité ou ayant connue la précarité, mais aussi des alliés du Mouvement, ils ont ainsi analysé et noté ces œuvres en s’interrogeant sur la manière dont elles traitent le sujet de l’exclusion sociale ou de la pauvreté.
Avoir le sens de la critique
Les débats qui suivent la projection de chaque film sont très riches. Les uns commentent la musique, la manière de filmer, le jeu des acteurs. Les autres s’attardent davantage sur le sujet du film et sur ce que cela dit de notre société actuelle. « C’est très important de discuter ensemble, pour apprendre des autres, mais aussi savoir donner son ressenti, avoir le sens de la critique pour ne pas tout accepter », souligne Renée. « En parlant des films, nous avons mieux compris certaines scènes. Cela a créé des discussions sur des sujets que nous n’avions pas tous perçus », précise Patrick. Martin regrette quant à lui que les films évoquant la pauvreté ne soient « pas souvent diffusés dans les grands cinémas. Les gens les voient comme une épreuve, pas un divertissement, alors qu’il s’agit souvent de très beaux films ».
Le festival se déroulera au cinéma Le Méliès, à Montreuil, les 6 et 7 décembre. Le prix sera remis le vendredi soir par le parrain de cette édition, Louis-Julien Petit, réalisateur notamment du film Les Invisibles, qui recevra également un prix spécial. Retrouvez son interview ici.
Les films en compétition
Fahim, de Pierre-François Martin-Laval
Forcé de fuir son Bangladesh natal, le jeune Fahim arrive à Paris, avec son père. Grâce à son don pour les échecs, il rencontre Sylvain, l’un des meilleurs entraîneurs d’échecs de France, et se prépare au Championnat de France, sa seule chance pour éviter l’expulsion.
Cyrano et la petite valise, documentaire de Marie Frapin
Pendant un an, la réalisatrice a suivi les ateliers théâtre d’un accueil de jour d’Emmaüs Solidarité. En incarnant un personnage fictif, ces acteurs amateurs reprennent confiance dans leurs corps à travers les exercices et se réapproprient leurs émotions.
Rosie Davis, de Paddy Breathnach
Rosie Davis et son mari forment, avec leurs quatre jeunes enfants, une famille modeste mais heureuse. Leur vie bascule dans la précarité le jour où leur propriétaire décide de vendre leur maison.
Rêves de jeunesse, d’Alain Raoust
Salomé, jeune fille calme et posée, effectue un job d’été dans une déchetterie du Sud de la France. Entre douce poésie d’enfance et adolescence rebelle se dessine la promesse d’une vie nouvelle.
Retrouvez la programmation complète de l’édition 2019 du Festival de cinéma La pauvreté sans clichés, ici.
Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de novembre 2019.
Photo : Le groupe de jurés de Lille en octobre 2019. © JCR, ATDQM