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Étude Insee « Enfants placés et logement précaire »

Une étude montre qu’adultes, ils sont surreprésentés parmi les sans-domicile.

En France, comme dans la plupart des pays occidentaux, la proportion de personnes ayant été placées dans leur enfance est relativement faible : de 2 à 3 % de la population. Or elle atteint 23 % parmi les sans-domicile. C’est ce qui ressort d’une étude publiée en octobre 2016 dans la revue Economie et Statistique de l’Insee.

Les deux chercheuses qui l’ont réalisée soulignent les spécificités de ces anciens enfants placés parmi la population qui recourt à des services d’aide (hébergement temporaire et restauration gratuite). Ils sont plus jeunes que les autres : 34 % ont entre 18 et 29 ans contre 23 % pour ceux n’ayant pas connu le placement. Les femmes sont plus nombreuses : 48 % contre 30 %.

Toujours parmi les personnes sans-domicile, 36 % de celles ayant été placées déclarent un état de santé mauvais ou très mauvais, soit deux fois plus que les autres. Leurs problèmes de santé remontent plus fréquemment à l’enfance.

Leur formation est plus courte (35 % sont sans diplôme contre 29 % pour les autres) et leurs emplois plus précaires. Enfin, le premier épisode de rue ne fait pas toujours suite à l’arrêt de leur prise en charge. Il a pu précéder voire motiver le placement ou il a pu avoir eu lieu beaucoup plus tard.

Les chercheuses s’appuient sur l’enquête 2012 de l’Insee sur les sans-domicile, qui les estime à plus de 140 000 en France, en hausse de plus de 50 % par rapport à l’enquête précédente de 2001. Une personne est dite sans domicile si elle a passé la nuit précédant l’enquête dans un lieu non prévu pour l’habitation, y compris les haltes de nuit qui offrent un abri (chaleur, café, etc.), ou dans un service d’hébergement (hôtel, centre collectif, lieu ouvert en cas de grand froid).