
Entrer en contact avec d’autres : Les soutenir quand un accident survient et que la presse les salit
Des militants d’ATD Quart Monde ont l’habitude de se rendre à La Poste le jour du paiement du RSA pour entrer en contact avec les personnes qui pourraient avoir des difficultés, vu leurs faibles revenus. Ils s’aident de « petits papiers » avec les coordonnées du groupe qu’ils laissent aux personnes, disant qu’ils sont à leur disposition.
Ainsi, ils font la connaissance de C. qui habite un logement trop petit, avec son compagnon et leur enfant. Tout naturellement ils se lancent ensemble dans la bataille pour un logement digne.
Un accident
Un soir d’avril un accident survient dans ce logement trop exigu : une armoire tombe sur l’enfant. Les sapeurs pompiers interviennent immédiatement, les policiers se rendent aussi sur place et interpellent les deux parents qui sont gardés à vue jusqu’au lendemain matin. L’enfant est mis en placement provisoire. La maman se tourne vers le groupe. Ensemble, ils contactent l’Unité territoriale de prévention et d’action social (UTPAS) pour voir le dossier ; prennent contact avec un avocat pour l’audience qui doit avoir lieu 4 jours plus tard. « Quelle joie mercredi matin quand elle nous dit qu’elle a récupéré son bébé ! » raconte un membre du comité ‘‘Solidaires pour les droits’’. Elle va être accompagnée par une assistante sociale pendant 6 mois. Et maintenant on est bien tous d’accord pour dire que la priorité c’est le logement. Nous continuons les contacts avec la mairie. Ce qui a fait bouger les choses c’est : l’avocat, les coups de fi ls que nous avons passé au centre social et à l’UTPAS, et que C. les a harcelés au téléphone pour avoir des nouvelles du ‘tiot’, comme on dit dans le nord.
Réagir aux articles de presse insultant
La presse locale parle très mal de cette famille : le groupe est là aussi pour défendre le droit à la dignité. Il écrivent aux 3 journaux : « Votre journal a présenté la famille comme alcoolique et maltraitante, ne sachant pas tenir sa maison. En effet, le couple s’est retrouvé en garde à vue, mais a très vite retrouvé son enfant, car l’enquête a bien démontré qu’il s’agit d’un accident.
Un tel accident serait arrivé dans une famille ayant plus de moyens, alors qu’elle prenait un apéritif chez elle le soir, aurait-elle été traitée de la même façon dans vos colonnes ? Nous ne pouvons que qualifier l’article que vous avez fait paraître de ‘‘racisme anti-pauvre’’, accablant ainsi une famille qui se bat depuis si longtemps pour rester digne, malgré toutes les difficultés auxquelles elle est confrontée au quotidien. »
Une expulsion évitée…
Au début de l’été, un membre du comité est appelé au secours par la maman : le propriétaire veut récupérer les clefs de l’appartement ; mais l’expulsion serait illégale. Le comité parvient à organiser une réunion avec le propriétaire, les locataires et deux responsables de la Mairie. Résultat : le propriétaire s’engage à ne pas les expulser et à trouver rapidement une solution pour la famille.
…et un logement attribué
En effet : une semaine plus tard la famille est relogée !