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Journée « Une école de la réussite pour tous » le 24 février 2016 à Reims

Visioconférence au Canopé de Reims et à Charleville, Chaumont, Troyes
Comme la rectrice l’a précisé, en France mais plus encore dans notre région, la pauvreté touche durablement les enfants et les jeunes et provoque des inégalités dans leur parcours et leur réussite des enfants à l’école. Des actions sont en cours localement comme le travail autour de la maîtrise de la langue ou l’introduction de plus de mixité dans les écoles.

Marie-Aleth Grard a longuement expliqué comment le rapport du CESE avait été écrit. En tout 200 auditions ont été menées dans 8 académies, des écoles dans toute la France ont été visitées. Des personnes en grande pauvreté ont contribué notamment dans des groupes de « croisement » où des personnes de différentes origines ont, non sans difficulté, échangé ensemble : chercheurs, enseignants, parents vivant dans la pauvreté, acteurs de quartier, parents solidaires…

militantsPlusieurs préconisations ressortent de cet avis. Ne pas baisser le niveau d’ambition vis-à-vis des enfants de milieux très pauvres, par exemple quand il s’agit d’orientation. Est-on plus bête quand on vit dans la pauvreté ? Doit-on automatiquement aller dans des sections spécialisées dès l’école primaire ? C’est quoi la « réussite de tous » ? La réponse est claire dans l’avis du CESE : l’acquisition des savoirs de base, mais aussi la possibilité de choisir son orientation.

Par ailleurs le travail en équipe semble indispensable à l’échelle des écoles et plus largement, ainsi que de bonnes relations avec les parents. Sur ce dernier point, un dialogue avec les parents permet de dénouer le conflit de loyauté de l’enfant qui est partagé entre ce qu’il vit à la maison et à l’école. Former les délégués des parents améliorerait aussi ce dialogue.

L’école a aussi besoin de s’ouvrir sur les quartiers, de chercher des partenariats. Pourquoi ne pas laisser une médiathèque municipale ouverte le dimanche comme à Epinal pour accueillir les enfants qui ne peuvent pas travailler chez eux ?

Une scolarisation dès deux ans est souhaitée, elle permet aux enfants de mieux se préparer aux apprentissages.

Marie-Aleth Grard n’est pas venue donner des recettes, mais des pistes et des expériences relevées au fil des auditions du CESE. Les inspecteurs et chefs d’établissement ont eu de nombreuses questions et vont retransmettre aux équipes enseignantes ce qu’ils ont entendu. Ce sont parfois des mesures simples et peu coûteuses qui peuvent aider à la réussite de tous : connaissance mutuelle au niveau des quartiers, développement de la coopération entre les enfants, choix d’un niveau de langage compréhensible, accueil des parents dans les classes…

sallecote2L’importance de la formation des enseignants a été soulignée pour comprendre la grande pauvreté et ses conséquences dans la vie des enfants et éviter des incompréhensions mutuelles.

La conférence a plutôt cherché à mettre en avant les bonnes initiatives pour les développer dans d’autres écoles et construire les conditions d’un dialogue: c’est ce qu’attendent les parents qui ont assisté à cette rencontre. Ils ont senti un climat de bienveillance et d’écoute. Des enseignants déjà engagés se sont sentis encouragés à poursuivre. Tout ce qui peut contribuer à la réussite de tous les enfants doit se développer, le Mouvement ATD Quart Monde continue de soutenir les initiatives à travers le réseau école et la participation à la formation des enseignants.

Pour consulter le texte de l’avis du CESE : https://www.atd-quartmonde.fr/avis-une-ecole-de-la-reussite-pour-tous-et-rapport-grande-pauvrete-et-reussite-scolaire