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Échanges avec des étudiants en journalisme sur les représentations de la pauvreté dans les médias

Une quarantaine d’étudiants de l’École de journalisme de Sciences-Po Paris ont échangé avec des militants sur les représentations de la pauvreté dans les médias au Centre de promotion familiale à Noisy-le-Grand.

« Nous ne voulons plus être réduits à des chiffres, ni être associés tout le temps à l’aide alimentaire. Nous avons besoin d’être respectés. » La demande des militants présents au Centre de promotion familiale de Noisy-le-Grand les 15 et 22 mars était claire et ils espéraient bien convaincre la quarantaine d’étudiants en journalisme venus les rencontrer.

Pour faciliter le dialogue, les étudiants ont été divisés en deux groupes. Pendant que les uns visitaient TAE (Travailler et apprendre ensemble), l’entreprise solidaire d’ATD Quart Monde, les autres observaient à la loupe des reportages sur la pauvreté diffusés à la télévision ou dans des journaux ces derniers mois.

Visite de l’entreprise solidaire travailler et Apprendre Ensemble
@Paul Foucras pour ATD Quart Monde

« Garder notre dignité »

Lassés de toujours entendre ou lire des portraits de personnes en situation de précarité réduites à leur manque d’argent ou de nourritures dans leur frigo, les militants ont pu exprimer leur point de vue. « Le pire, c’est de n’exister pour personne, pas seulement d’avoir peu d’argent. Il n’y a pas d’humain derrière les chiffres. On réduit la pauvreté au fait de se nourrir, alors qu’on a besoin d’échanger avec les autres, d’accéder à la culture, à des spectacles… On veut garder notre dignité. »

Etudiants et militants Quart Monde échangent ensemble sur les représentation de la grande pauvreté dans les médias
@Paul Foucras pour ATD Quart Monde

Ils ont également demandé aux étudiants de première année de l’École de journalisme de faire attention aux mots employés et de prendre conscience des conséquences d’un reportage. « On vit dans un quartier, on peut être rejeté par notre famille, nos amis, le regard des membres de l’école de nos enfants peut changer. Un article peut casser toute une vie. »

Les futurs journalistes professionnels ont eux-aussi pu exposer leurs contraintes : manque de temps pour faire un reportage qui ne dure souvent pas plus d’une minute, relecture de l’article pas toujours possible, sujet fixé avant même de rencontrer la personne interviewée…

La majorité d’entre eux sont repartis avec la volonté de « ne plus accepter de traiter un sujet aussi profond en un temps aussi court » et de toujours garder en tête que les personnes en situation de précarité « ont besoin d’être respectées et humainement rencontrées ».