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Droit à un logement digne : Au Portel, Eliane C. et ses sept enfants

Après de graves soucis familiaux (mésentente, harcèlement, puis dénonciation par la belle-mère), père, mère et enfants ont quitté leur logement social du Portel et ont été logés dans un F5 privé à Saint-Omer grâce à l’association Les Toits de l’Espoir. Les conditions de vie difficile : maison isolée, écoles éloignées, problèmes de chauffage ont cassé le couple.

Malgré deux accidents vasculaires cérébraux, Éliane, seule, réussit à y garder ses enfants jusqu’à la fin du bail en juillet 2010. A l’occasion de la visite de Fadela Amara, Éliane rencontre maire et responsable de Pas-de- Calais Habitat pour obtenir la promesse, non tenue à cause de retards dans les travaux, d’un T6 à Alprech. A cette époque, elle ne croit pas utile d’entamer une procédure DALO comme lui conseille un membre d’ATD Quart Monde : un appartement lui est réservé.

A partir de juillet 2010, Éliane et ses sept enfants de 2 à 19 ans sont hébergés par des amis et de la famille partageant T3 ou T4 , aggravant les perturbations scolaires des enfants. Éliane ne reste pas inactive. Elle est accompagnée par l’association HLM Orange et aussi par une assistante sociale de la CAF. Elle témoigne des nombreux refus : « Les bailleurs sociaux rencontrés me disent que j’ai une trop grande famille, qu’ils ne peuvent pas me reloger, que je dois trouver une solution par moi-même. »

Quand sa nièce enceinte ne peut plus la garder avec ses enfants, Éliane décide de monter un dossier DALO. Sous-Préfecture de Boulogne-sur-Mer, Mairie du Portel, Conseil général sont tous au courant de cette situation problématique. Soutenue par un comité « Solidaires pour les droits » constitué autour d’elle par des amis, des voisins du quartier portelois et de l’association HLM Orange et l’assistante sociale, Éliane squatte symboliquement un logement destiné à la démolition. Elle était même prête à dormir avec ses enfants dans une tente dans le but de faire réagir.

Un article d’une demi-page dans la gazette témoigne de la réussite de la mobilisation autour d’Éliane. Bien qu’«on n’occupe pas un logement illégalement» comme le rappelle le directeur de Pas-de-Calais Habitat, le soir même la famille est relogée dans un T4, libéré depuis peu, libéré jusqu’à ce qu’un logement mieux adapté (T6) à Alprech soit prêt.