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Des nouvelles des Comités Solidaires « pour les Droits »

Mme Gasmi relogée

Grâce à la loi DALO et à la mobilisation du comité qui a activé les choses, Madame Gasmi a signé son bail le 24 décembre. Et obtenu les clefs !
Les derniers moments avant la signature ont été très longs : après la décision, le 4 décembre, de Paris-Habitat de lui attribuer un logement, Madame Gasmi n’a reçu le bon de visite que le 18. Que d’angoisses et de démarches pendant cette attente ! « Je croyais qu’on ne voulait pas me le donner » s’est-elle inquiétée.
« Merci à tout le monde qui m’a aidée avec les paroles, et à ceux qui se sont déplacés, qui ont téléphoné, à tous ceux qui ont pensé à moi. Merci à tous ceux qui m’ont donné le courage et la patience pour que je termine le combat.
Je souhaite à tous les gens comme moi de trouver aussi un jour le bonheur, comme moi aujourd’hui. Je suis très contente pour mes enfants et moi.
C’était le premier rêve de ma vie, et je l’ai gagné. Mais si j’avais été toute seule, jamais je n’aurais pu y arriver. Si je n’avais pas eu tout ce monde autour de moi pour m’aider, je serais à l’hôpital.
Avec une seule main on ne peut jamais y arriver. Il faut se mettre main à main pour arriver à ce qu’on veut. » Belle formule pour qualifier un comité solidaire !

Le soutien fait la force

Monsieur M., de la région de Nice, n’aurait jamais imaginé que quelqu’un puisse le soutenir dans sa recherche de logement. Mais quand il a vu sur une feuille les mots d’encouragement et les signatures d’une cinquantaine de personnes, cela lui a redonné un courage fou. Il pouvait dire : « Regardez tous ceux qui me soutiennent ! » Dans un nouvel élan, il s’est débrouillé lui-même, à tel point que le comité a pu se dissoudre sans même avoir eu à se battre. Se sentir entouré lui a suffi pour retrouver la force de lutter. Le soutien humain a débouché sur le droit.

Solidaires grâce à Internet

Début octobre, grâce à une militante, je fais un blog. Cela me permettait de correspondre avec des personnes que je ne connaissais pas. Mi-novembre, je tombe sur le blog d’une femme habitant dans les Vosges : elle se trouve expulsée par son mari et va habiter une caravane avec ses quatre enfants ; elle faisait un appel au secours sur son blog.
J’ai lu plusieurs fois sa pétition. Je l’ai signée et je suis entrée en contact avec elle par un commentaire laissé sur son blog.
Je lui parle de la loi Dalo. Elle va à la préfecture chercher son dossier. Elle le montre à son assistante sociale qui ne connaissait pas cette loi. Celle-ci l’aide à présenter son dossier. Il a été accepté en commission et elle a obtenu un appartement Type 3.
Elle m’a dit sur mon blog : « C’est toujours ça. C’est mieux que la caravane. » Elle reste prioritaire pour un logement plus grand. Depuis, tous les soirs, on s’envoie un commentaire sur nos blogs.
Joëlle, de Rennes

La mobilisation pour seule issue

Depuis presque quatre ans, Isabelle, Nachité et Gilberte d’ATD Quart Monde travaillent dans les environs de Lyon avec un réseau associatif*, aux côtés de familles Rroms originaires d’ex-Yougoslavie, victimes d’expulsions à répétition. Désormais, les démarches administratives et judiciaires entreprises des années durant sont arrivées dans une impasse. Nombre de portes ont été ouvertes, mais toujours refermées par une succession interminable de refus : refus du maire, refus du tribunal… Refus de la société ? C’est précisément ce dernier constat, ou du moins cette hypothèse du désespoir, qui a fini par émerger et engendrer la création d’un comité « Solidaires pour les droits » au sein duquel la société civile est représentée par quelques citoyens. Défendant la cause du relogement des familles Rroms, ces citoyens « lambda » créent un lien social réel pour que tous ceux qui vivent dans la même ville, vivent ensemble et non dans des mondes parallèles qui s’ignorent jusqu’au mépris.
Depuis un an déjà de nombreux comités se sont créés en réaction à des situations inacceptables de non-droit dans le but d’entreprendre des démarches administratives et judiciaires pour le rétablissement ou même l’acquisition d’un droit. Le comité « Malina/Goritza », lui, est né au bout de l’impasse judiciaire, là où seule la mobilisation humaine qui refuse l’exclusion peut ébranler le mur. Parce que ce mur n’est pas de brique ni de lourds dossiers administratifs, mais d’incompréhension, de méconnaissance de ces familles et de refus de construire une histoire commune. Jelenko, membre d’une des familles Rroms, affirmait: « Il faut réécrire notre histoire. ».
Créer un comité « Solidaires pour les droits » c’est tisser un lien pour que l’attitude de la société change, pour que l’histoire de ces familles puisse être connue et comprise, pour qu’elles puissent se reconstruire. Parce que cette reconstruction n’est pas possible dans un monde parallèle sans cesse chahuté et rejeté par celui qui l’entoure.
Dernièrement, ce comité « Solidaires pour les droits » a ainsi encouragé d’autres citoyens à envoyer des lettres au président du Grand Lyon et au préfet, afin d’éviter l’expulsion prévue.
Mais la route est longue. Aujourd’hui, lassées d’être ballotées, menacées, négligées, condamnées, et ce malgré le soutien de la mairie de Chassieu et du comité « Solidaires pour les droits », les familles sont toujours dans l’attente d’un terrain décent où elles pourraient trouver un minimum de stabilité pour scolariser sereinement les enfants et reconstruire leurs vies de familles.

*Collectif Rroms comprenant : Ligue des droits de l’homme, l’Alpil, A.S.E.T. 69, ATD Quart Monde, RESF, Médecins du Monde, etc