
Des jeunes grimpent dans les Alpes : ensemble, rien d’impossible
Juillet 2013. Mélanie, Vanessa, Daisy, Saint-John, Zidane, Noël et Noël, Starky, Gino, Josué, Tony , Teddy et David ont effectué leur première ascension dans les Alpes avec l’association des 82 4000(1) et ATD Quart Monde.

« Tout ce qu’on a fait là-bas, on ne l’avait jamais fait avant, même si on s’était entraînées un peu à la marche avant », explique Mélanie, 22 ans. Comme les autres, elle a accepté ce projet un peu fou en faisant confiance à Damien, Véronique et Yann, d’ATD Quart Monde, et aux guides de haute montagne membres de l’association. « C’était dur à certains moments, reconnaît-elle, mais Gérard [un des guides] nous a expliqué comment faire et on a réussi. » « Je savais que j’étais attachée, complète Vanessa, 20 ans, alors j’avais moins peur. »
Comme ils en témoignent sur le site www.824000.org, les guides, eux, ont été impressionnés par la solidarité qui régnait entre les jeunes et par leur courage lorsqu’ils ont surmonté des moments de vertige, de fatigue et de douleurs un peu partout.
Le séjour des garçons s’est déroulé entre le 13 et le 18 juillet et celui des filles du 21 au 25 juillet. La plupart ont gravi le pic du Rateau (3800 mètres) et le pic de la Grave (3670 mètres). Ils se rappelleront longtemps le pique-nique dégusté au sommet. Un de leurs meilleurs souvenirs est le refuge de la Halte de Roche Robert et les recettes de Marie, la gardienne. La plus grande déception de Daisy est qu’il n’y avait pas assez de réseau pour appeler chez soi !
Les filles sont très fières aussi d’avoir réussi à parcourir la « via ferrata »(2) de l’Aiguillette du Lauzet, alors que certains garçons lui ont préféré une randonnée moins en hauteur.
Noël reconnaît qu’au début il ne voulait pas partir. Puis il s’est laissé convaincre et ne le regrette pas. Tous sont prêts à repartir et d’ailleurs c’est déjà prévu. Un autre séjour est projeté en février 2014, peut-être avec davantage de participants.
La vie n’est pas tous les jours facile pour ces jeunes adultes, parfois parents. Ils habitent sur des terrains occupés depuis plusieurs générations par des familles du voyage sédentarisées à Montmagny, dans le Val d’Oise. Plusieurs travaillent, soit à leur compte dans le bâtiment et la récupération de métaux, soit salariés. Mais les recherches d’emplois et de formations sont le plus souvent difficiles et décourageantes. « On a envie d’abandonner », dit Vanessa.
Depuis plusieurs années, Mélanie, Vanessa, Tony, Zidane et d’autres participent à l’animation de la bibliothèque de rue pour les plus jeunes le mercredi et à l’animation de temps forts pendant l’été. « On aide les enfants à faire ce qu’ils n’arrivent pas à faire seuls », explique Mélanie.
« Ça fait du bien de partir à la montagne », conclut Vanessa. « C’est beau là-bas », confirme Zidane, 15 ans, qui serait prêt, comme David, à y vivre toute l’année. Tous sont d’accord : « Si on vous propose une chose pareille, allez-y ! »
JCS
