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Des jeunes en scène pour 2017

Le groupe jeunes d’Ile-de-France d’ATD Quart Monde commence à répéter la pièce qui sera présentée dans le cadre du 17 octobre. Reportage.

 » On commence avec l’échauffement, comme d’habitude. On s’enfonce dans le sol, on relâche les genoux, c’est important de bien avoir son axe, on relâche le corps, la nuque, les mâchoires, tout le visage. Pour faire travailler l’imaginaire, il faut que le corps et que le mental soient dégagés.  » D’une voix douce et égale, Philippe Osmalin guide le petit groupe un peu comme un hypnotiseur. Il fait lui-même les mouvements et en même temps, il ne lâche pas des yeux les apprentis comédiens, redresse un dos, demande de la concentration…

Ce samedi, jour du début des vacances de Noël, ils sont sept à être venus à la répétition dans la grande salle de la maison Quart Monde de Montreuil. Arnaud est nouveau. Très attentif, il va vite se fondre dans le groupe. Celia, et dans une moindre mesure Eugénie ont des années de théâtre derrière elles. Les autres ont suivi des ateliers avec Philippe Osmalin. Avec quatre autres groupes – de Marseille, de Rennes, de La Bise (Jura) et de Bruxelles -, ils préparent la pièce qui sera présentée à Paris les 14 et 15 octobre dans le cadre des événements de 2017.

Le travail n’en est qu’à ses débuts, avertit Philippe Osmalin, un comédien et metteur en scène doublé d’un excellent pédagogue, à la tête de la compagnie  » Le Théâtre de la Fugue « . La pièce va s’écrire au fil du travail. Les apprentis comédiens vont eux-mêmes participer. Elle va tourner autour de Joseph Wresinski, le fondateur d’ATD Quart Monde, et de Louis-Pierre Dufourny de Villiers, grand défenseur des « infortunés » pendant la Révolution. En 1789, dans les cahiers du Quatrième Ordre, il demande que les plus pauvres soient entendus, lors des Etats généraux, au même titre que les religieux, les nobles et les bourgeois.

On passe maintenant à l’improvisation. Il faut exprimer la tristesse, l’attirance, la répulsion, il faut bouger, former un collectif… La répétition de la pièce se fait ensuite à partir d’extraits des cahiers de doléances de 1968. Pendant les événements, des habitants des bidonvilles et de cités d’urgence – de Stains, Mulhouse, Créteil, Reims, La Courneuve, Saint-Denis, Toulon, Noisy-le-Grand… – avaient rédigé des demandes sur la santé, le travail, l’école, le logement…  » Je veux un logement « , y lit-on, ou encore : « Que les maîtres (d’école) soient plus humains  » et  » La liberté c’est la sécurité de l’emploi « . Chacun lit le passage qui l’inspire.

 » Ca crée du lien « , se félicite Arnaud à la fin.  » Ca permet de sortir de sa timidité « , ajoute Christopher.  » Ca fait de la solidarité et un esprit d’équipe, complète Fabrice, en plus ces textes ne vieillissent pas.  »

Le saviez-vous ?

Les Cahiers du Quatrième Ordre de Dufourny sont à l’origine du mot Quart Monde inventé par Wresinski en 1969.

Photo : Répétition à la maison Quart Monde de Montreuil le 17 décembre 2016 (ph. F. Phliponeau).