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De prisonniers à bienfaiteurs, une histoire de dons…

3 fois par an, ATD Quart Monde envoie un message à ses amis et donateurs.
Il raconte une tranche de vie vécue au cours d’une de ses actions.

Si vous souhaitez recevoir ce message,
envoyez un mail à secretariat.amis@atd-quartmonde.org

Sur une pente très escarpée des Andes, des habitations fragiles s’agglutinent. Le quartier est à l’écart de la grande ville. Pas de rues, ni de trottoirs, pas d’escaliers, juste des rochers. Pour y accéder, une porte étroite.
Derrière cette porte, vivent des centaines de familles.
Un enfant dévale la pente vers la cabane de Dona Lurdès.
Depuis que la Maison de quartier – en bois – a brûlé, sa cour sert à la bibliothèque de rue.
Pourtant une Maison de quartier, ce serait bien d’en avoir une nouvelle, en dur cette fois ! C’est là que nous lisons des livres avec les enfants. C’est là aussi que la Ville met à disposition les aides auxquelles les habitants ont droit. Les petits y reçoivent le lait quotidien.

Une amie d’Angleterre, émue par l’incendie, propose d’aider au financement. Elle connaît un architecte.
Petit à petit autour de lui le dialogue s’instaure, et puis un jour le chantier est lancé. Pendant la semaine, les hommes et les femmes travaillent dans la grande ville. Il ne reste alors que le dimanche pour se rassembler, niveler le terrain et commencer à monter les murs.
Tout le monde s’y met.
Depuis la porte, dans le passage étroit, hommes et femmes montent les sacs de pierres à bout de bras.
Le travail avance lentement, au rythme des corps fatigués.
Le temps passe. Aux yeux de l’extérieur, les travaux ne vont pas assez vite. Et l’argent commence à manquer. Pour autant, les habitants ne baissent pas les bras, ils fabriquent et vendent des beignets pour trouver par eux-mêmes de quoi continuer les travaux. Mais cela ne suffit pas.

Yolanda, volontaire ATD Quart Monde du pays, insiste auprès de l’architecte : « Vous avez donné de l’espoir aux gens, ce serait terrible si tout s’arrêtait ! » Et puis il y a Mieke, volontaire belge, présente depuis quelques semaines. En Belgique, elle visite régulièrement des détenus et est membre d’une chorale qui chante dans la prison.

Là, pas de porte étroite, mais cinq portes verrouillées qu’il faut franchir les unes après les autres. Chanter et rire avec les prisonniers au fond des couloirs de la solitude, ouvre une fenêtre sur le monde pour ces hommes enfermés pour de longues années, parfois pour toujours. Elle leur a dit qu’elle parlerait d’eux là-bas. Et eux, qu’ils penseraient à elle et que tous les samedis, pendant son absence, ils mettraient une bougie à brûler pour les familles qu’elle va rejoindre.

Dans ce quartier des Andes, le découragement risque de s’installer. Mieke a alors une idée : solliciter ses amis pour récolter de l’argent. Sa chorale se mobilise… Les habitants pourront achever la Maison.
De la Belgique aux Andes, des cœurs ont battu au même rythme. Pendant qu’on montait les murs de la Maison de quartier, derrière ceux de la prison une lumière brillait.

Ces hommes dont on n’attend plus rien ont inventé des manières d’être en lien avec des familles à l’autre bout du monde, et gardent dans leur cœur la certitude qu’ils comptent pour elles.

Avec les familles des quartiers inondés de Madagascar, avec celles qui sont sans logis en Irlande, comme avec des jeunes sans formation ni emploi en région parisienne, nous avons l’immense privilège d’être chaque jour témoins de la capacité des personnes à surmonter leur malheur pour communier à ce que vivent d’autres, ailleurs dans le monde, nous rappelant qu’au-delà des divisions qui semblent parfois s’imposer, l’humanité aspire à se comprendre et à s’unir.

C’est votre soutien qui permet tout cela : vous pouvez nous aider à changer les choses en faisant un don ici.

 

Message d’appel aux dons de printemps 2016

Photo d’illustration prêtée par Alejolopezortiz – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37953853