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Dans les coulisses de la Rencontre nationale des engagements

Le rez-de chaussée de la Maison Quart Monde de Montreuil est une véritable fourmilière depuis quelques semaines. Une équipe exclusivement féminine de douze bénévoles et stagiaires, âgées de 18 à 28 ans, s’active pour préparer la Rencontre des engagements du 12 au 18 juillet à Jambville, aux côtés des membres d’ATD Quart Monde.

Gérer les inscriptions, les transports et l’hébergement des 800 personnes attendues, mais aussi toute la logistique, les thématiques des ateliers, les invités aux conférences, les questions de sécurité sur place ou encore le livret d’accueil mobilisent à plein temps les bénévoles et stagiaires pour la Rencontre des engagements. Une semaine avant l’événement, c’est l’effervescence à la Maison Quart Monde de Montreuil.

Dans un coin de la grande salle du rez-de-chaussée, des stagiaires, entourées de pots de peinture, réalisent des pancartes, tandis que d’autres tentent de s’isoler pour appeler des groupes locaux ou multiplient les listes et les tableaux Excel sur leurs ordinateurs pour que tout soit prêt mardi 12 juillet. Certaines sont là depuis le mois de janvier, d’autres depuis la mi-mai.

La plupart d’entre elles ne connaissaient pas vraiment ATD Quart Monde avant d’arriver. Étudiantes en licence ou en master à Paris, Mulhouse ou encore Lille, beaucoup ont déjà été engagées dans une association. « ATD Quart Monde a une façon de faire pas commune. Souvent, dans l’associatif, il y a une vision très humanitaire, pas de réflexion sur l’impact des actions à long terme sur les personnes. Ici, on fait attention aux personnes, car ce sont elles qui savent ce dont elles ont besoin », constate Mathilde, 21 ans. « J’ai été surprise, car ATD Quart Monde est présent dans de nombreux pays et fait plein d’actions. Le fait d’intégrer les personnes avec qui on travaille devrait être normal partout », ajoute Clara, 21 ans. « Je viens du milieu universitaire, très hiérarchisé et ici j’ai été surprise d’avoir tout de suite des responsabilités, que tout le monde se tutoie et soit au même niveau », poursuit Madeleine, 20 ans.

« Ouvrir les yeux sur d’autres formes de parcours de vie »

Pour mieux connaître le Mouvement, Lou, 23 ans, participe également à une Bibliothèque de rue à Paris. « J’ai appris à créer du lien, à ne pas avoir peur d’aller vers les gens », explique-t-elle. Plusieurs stagiaires ont passé une journée dans l’entreprise solidaire TAE (Travailler et apprendre ensemble) à Noisy-le-Grand. « Cette mission bénévole nous donne l’occasion de discuter avec pas mal de monde et de voir les différents aspects d’ATD Quart Monde », indique Mathilde.

Eve, 22 ans, a eu l’occasion de rencontrer les groupes locaux à Marseille ou encore à Béthune. « Ça m’a permis de parler avec des volontaires permanents et des militants et c’était très enrichissant. J’ai vu la façon dont les volontaires étaient heureux de partager leurs parcours de vie. Les militants m’ont touchée », indique-t-elle. Lola, 18 ans, a passé quelques semaines à la Bise, la maison de vacances familiales située dans le Jura. « Cela m’a ouvert les yeux sur la vie des familles en situation de pauvreté, mais aussi sur d’autres formes de parcours de vie. Ici, j’ai rencontré des personnes qui militent, qui croient en leur combat, qui ne sont pas résignées et ne se disent pas ‘c’est comme ça et ça ne changera jamais’. »

Manon, 25 ans, avait entendu parler d’ATD Quart Monde pendant ses études à Montréal. « J’ai tout de suite adhéré à la vision du Mouvement et j’avais envie d’avoir une expérience ici, mais j’avais peur que cela soit trop utopique et que les valeurs ne correspondent pas vraiment à la réalité sur le terrain. Mais je n’ai pas vu ce décalage. Ce qui me plaît, c’est qu’on nous laisse beaucoup d’autonomie, on peut prendre des initiatives, il n’y a pas le principe de hiérarchie souvent lourd ailleurs », se réjouit-elle.

« Se retrouver après une année difficile »

Après des semaines de travail intense, toutes espèrent que « les gens vont être contents de se retrouver, oublier cette année difficile », souligne Lou. Stagiaire depuis le 25 janvier, elle est aujourd’hui soulagée que l’événement ait lieu, « parce que beaucoup de personnes étaient sceptiques » en raison de la pandémie. Elle souhaite que les thèmes de réflexion travaillés pendant les matinées « vont permettre des avancées à l’échelle du Mouvement et que les participants, individuellement, vont en retirer des choses ».

« J’espère que les participants apprécieront les efforts qu’on a fait pour que tout se passe bien et que cette rencontre va marquer les esprits », ajoute Eve. Cette rencontre va permettre à tous « de se retrouver pour découvrir les engagements des uns et des autres, de renouveler les engagements ce qui nécessite de prendre le temps d’échanger », détaille Madeleine, heureuse de découvrir « les coulisses d’un événement ». « Après une année en distanciel, j’espère que je vais rencontrer pas mal de personnes, de manière détendue. J’ai hâte de voir tous ceux avec qui j’échange au téléphone depuis des semaines », souligne Juliette, 20 ans. « Cela tombe presque à pic après tout ce qu’on vient de vivre. C’est important pour fédérer les membres autour d’un projet commun », ajoute Victoire, 19 ans, qui a découvert ATD Quart Monde en début d’année dans une vidéo sur Youtube.

S’engager après cette expérience

Elles pensent aussi à leur propre manière de s’engager après cette rencontre. Lou aimerait participer à une Bibliothèque de rue ou à l’atelier tricot de la Maison Quart Monde de Paris. Juliette réfléchit aussi à des actions avec les enfants. Manon souhaite s’engager de manière ponctuelle et sait déjà qu’elle ira faire un tour au rassemblement pour la Journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre, à Lille. À son retour à l’université, Clara veut contacter le groupe local de Mulhouse.

Luisa, 28 ans, est motivée pour « faire connaître les Éditions Quart Monde » au Portugal, son pays. Elle aimerait surtout traduire en portugais En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté. « Ce livre devrait être universel, c’est hyper important qu’il existe partout », s’enthousiasme-t-elle. Lou estime pour sa part qu’elle n’a « pas fait le tour d’ATD Quart Monde » et commencera en septembre une découverte du volontariat.

Toute l’équipe souhaite à tous les participants une belle rencontre, « un moment chouette d’amitié et de partage ».

Contactrencontre.engagements.france@atd-quartmonde.org

 

Photo : L’équipe de préparation de la Rencontre nationale des engagements le 7 juillet 2021. © JCR, ATD Quart Monde