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Dans les conseils citoyens, « on ne se sent pas toujours écoutés »

Membres d’un conseil citoyen et militants Quart Monde, Sylvie, Joseph et Sarah racontent leur expérience.

« Dans mon conseil citoyen, c’était un peu compliqué parce que l’élue ne voulait faire avancer que son projet à elle et ne s’occupait pas de ce qu’on voulait, nous. Elle n’écoutait pas les gens, donc j’ai arrêté, ça ne m’intéressait pas », témoigne Sylvie. Elle a pourtant réintégré le conseil citoyen, quelques mois plus tard, en tant que représentante de l’association Saint-Vincent-de-Paul.

« L’élue était partie, nous étions plus autonomes. Moi, je voulais que ça bouge dans mon quartier. Mais c’est dommage, on ne se sent pas toujours écoutés. Il y a des fortes personnalités qui prennent tout le temps la parole. Actuellement, il y a des travaux pour le tram. On ne nous a pas interrogés sur la localisation des arrêts, alors que cela risque d’être compliqué pour les personnes âgées. On nous a seulement demandé de donner des noms pour les arrêts, mais ils n’ont même pas été retenus », détaille Sylvie. Elle regrette en outre l’absence de jeunes au sein du conseil citoyen.

« De chouettes projets »

Une problématique également soulevée par Sarah. « Il y a des personnes qui ne sont là que pour leur compte personnel, ce qui est dommage. Les parents de jeunes enfants ne parlent que des équipements ou activités pour les plus petits. On oublie complètement les plus grands et il n’y a aucun jeune », constate-t-elle. Même si elle avoue qu’elle n’est « en ce moment pas du tout positive sur les conseils citoyens », elle souligne que de « chouettes projets » ont tout de même été réalisés. « On a fait un jardin partagé. On a eu notre maison de quartier. On était ensemble derrière ces idées, c’était bien. »

Joseph pense, lui aussi, que le conseil citoyen peut être « utile, pour participer un peu à tout lors de la rénovation du quartier ». Dans sa ville, le conseil citoyen a réalisé un film pour demander aux habitants ce qu’ils souhaitaient voir changer dans leur quartier. « Moi, j’ai demandé des tables de pique-nique. D’autres ont voulu des fleurs et on a pu acheter des outils et participer à la plantation. »

Son conseil n’a cependant pas d’animateur, ce qui complique la participation réelle de tous. « Personne ne limite le temps ou fait attention à ce que certains ne parlent pas plus que d’autres. Certaines personnes ne sont vraiment pas représentées dans ce conseil. »

Tous trois estiment cependant qu’avec quelques améliorations, ces instances peuvent permettre à ceux qui connaissent le mieux leur quartier de changer les choses.

Retrouvez l’étude « État des lieux et propositions d’ATD Quart Monde sur la participation des personnes les plus éloignées dans les conseils citoyens »

 

Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de décembre 2021.

 

Photo : Séminaire sur la participation citoyenne en septembre dernier. © ATD Quart Monde