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Comités « Solidaires pour les droits » : Les combats de Madame N.

En 2004, Madame N, subit la séparation de son couple. Ses deux enfants partent à l’étranger avec leur père, En 2008, Madame N est expulsée de son logement et se retrouve à la rue. Volontaire , elle s’engage, avec un grand courage, dans un parcours de soins afin de se reconstruire pour retrouver ses enfants. En octobre 2009, Madame N se rend à Brest pour se soigner. Ce « parcours » c’est un combat quotidien pour elle.

« Je suis tombée dans l’alcool pour oublier toute la souffrance de ne plus être avec mes enfants. J’ ai lutté pour sortir de cet enfer et je me bats encore.
J’ai fait trois centres de cure : avec l’échec au bout. Aujourd’hui, je suis fière d’avoir été capable de suivre une post-cure entièrement : 3 mois et demi. »

A sa sortie, en janvier 2010, Madame N n’a toujours pas de logement ni d’hébergement et son RSA est bloqué. Une rencontre négative l’entraîne de nouveau à la rue. « Pour moi, c’est un retour en arrière : « case départ ». »

Mais sa détermination d’en sortir est telle que cela encourage plusieurs personnes de son entourage à chercher des solutions avec elle et à refuser une telle situation. En Mai 2010, elle part dans le Jura, à La Bise, une maison de vacances d’ATD Quart Monde pour des personnes qui ne sortent jamais de leur environnement. Dans ce lieu, elle reprend confiance.

« Ca a été une semaine très importante pour moi, inoubliable. J’ai repris confiance en moi. Je pense que, au fond de moi, j’ai une sacrée force. »

A la fin de ce séjour, Madame N est logée quelques jours à l’hôtel. Un comité « Solidaires pour les droits » s’est constitué pour la soutenir dans sa recherche de logement. Il est composé de son frère et sa compagne, de l’assistante sociale, du médecin généraliste, de l’alcoologue, d’une amie qui l’accompagne et de plusieurs relations. Ce comité avance avec elle dans son parcours du combattant. Les réunions avec des membres du comité n’ont de sens que si Madame N est présente car c’est elle qui en trace les étapes.

A partir de juin le frère de Madame N l’accueille chez lui, pour un temps. « Je suis heureuse, je vais me battre, j’ai juste besoin d’amour et de famille. » En novembre, de nouveau sans toit, Madame N est invitée par le pôle Santé d’ ATD Quart Monde à participer à une réunion de travail sur le thème : « Logement et santé »

Son témoignage impressionne les participants. Sa participation renforce son énergie pour se battre. En décembre, quelques nuits d’hôtel, puis, plus rien ; il faut laisser la place pour d’autres. « Il fait vraiment très froid, d’autres personnes sont comme moi ; dans la peur d’avoir froid, on a recours à l’alcool pour se réchauffer. C’est un cercle vicieux. »

En janvier 2011, après avoir beaucoup réfléchi, Madame N a pris la décision de partir dans une autre ville que la sienne. C’est un choix de sa part, un grand pas pour elle car elle quitte alors ses repères quotidiens.

« Je veux me reconstruire pour retrouver mes enfants. »

Une proposition lui a été faite par une des personnes rencontrées à la réunion du pôle santé. Accueillie dans un hébergement de stabilisation, dans le cadre d’un CHRS, elle est aujourd’hui logée dans un petit studio, entourée d’une équipe sociale structurée qui la soutient dans l’avancée de ses projets au quotidien. Madame N développe des liens avec des personnes, à l’extérieur de cet hébergement, qui l’entourent et l’aident à s’intégrer dans sa nouvelle ville. Nouvelle vie ?