
À Reims, combattre la pauvreté, c’est combattre les préjugés
« Excusez-moi, mesdames et messieurs. J’ai été un peu dure avec cette maman, mais croyez bien que ce n’est pas de gaieté de cœur. C’est que, voyez-vous, avec cette sorte de gens, il faut être un peu ferme. Non seulement ils sont malpolis mais, en plus, ils sont capables d’insister pour se faire soigner… »
Étrange phrase prononcée le 17 octobre à Reims, lors de la Journée mondiale du refus de la misère… C’est pourtant ainsi qu’une orthodontiste plus vraie que nature a interpellé le public, après avoir sèchement annoncé à une mère et son fils qu’elle n’allait plus poursuivre les soins, puisque la famille était bénéficiaire de la CMU.
Du théâtre, bien sûr…
Mais au fond, la scène n’était pas tellement imaginaire, car elle avait été écrite par des comédiens à partir d’échanges avec des militants, sur des situations bien réelles.
C’est encore trop souvent que des personnes pauvres sont humiliées, que des idées reçues sont énoncées comme des vérités, que l’application de lois n’est pas automatique lorsqu’il s’agit des droits des plus faibles.
Des militants ont ensuite pris la parole :
« Je ne veux plus que des gens passent pour incapables, faibles ou dangereux, simplement lorsqu’ils réclament leurs droits.»
« Je ne veux plus qu’on juge un enfant ou un jeune quand il n’a jamais rien fait, simplement à cause de son nom de famille.»
Non, nous ne voulons plus que des citoyens de notre pays soient appelés des « cas sociaux », « des mauvais parents », « des incapables », « des profiteurs »… tous ces mots qui les rabaissent et qui veulent leur dire qu’ils ne sont pas bienvenus, qu’ils n’ont rien à réclamer, qu’ils sont des parasites…
Avec le Mouvement ATD Quart Monde, les réunions, les formations, les Universités Populaires Quart Monde sont des lieux de parole pour apprendre ensemble à réagir, à connaître nos droits, à faire entendre nos convictions. Soyons nombreux à nous engager pour faire reculer les injustices !