Chloé Najera et Jacques Ogier : garder la mémoire des plus pauvres

Ils évoquent la richesse des archives du Centre Joseph Wresinski

Chloé Najera et Jacques Ogier font partie de l’équipe d’une quinzaine de personnes qui travaillent au centre d’archives Joseph Wresinski de Baillet-en-France (Val-d’Oise), au siège du Mouvement international ATD Quart Monde. Un centre en pleine révolution qui s’est lancé dans la numérisation de ses fonds bientôt regroupés dans une base de données commune.

Joseph Wresinski a eu l’intuition qu’il fallait demander aux membres du Mouvement d’écrire et qu’il fallait tout garder. Le but : conserver des traces afin d’introduire la lutte contre la pauvreté dans l’histoire de l’humanité. L’histoire ne rend compte que de celle des puissants. Celle des pauvres se retrouve dans les archives policières et judiciaires.

Aujourd’hui, nous avons 2,2 kilomètres d’archives – écrits mais aussi photos, audios, vidéos. Les écrits regroupent les compte rendus de réunions, les rapports moraux, ceux sur la vie d’une équipe, les écrits quotidiens des volontaires, les périodiques, etc. Tout été conservé depuis le début. Le Centre est principalement ouvert aux chercheurs et aux membres du Mouvement. De plus en plus, les volontaires y viennent avant de partir pour de nouvelles missions.

Les écrits quotidiens des volontaires sur leurs actions et leurs liens avec les familles, très personnels, sont à part. C’est la partie sensible des archives, protégée de façon drastique. Ils ne sont accessibles qu’à leur auteur les dix premières années. Au delà, il doit demander à la Délégation générale. Par ailleurs, un volontaire a l’autorisation de les consulter sur les dix premières années du Mouvement dans le cadre du projet Histoire et Mémoire. »

Photo Carmen Martos