Le chiffre du mois (février 2016) : 3,8 millions de mal-logés

Quelque 3,8 millions de mal-logés en 2015 en France: c’est l’estimation de la Fondation Abbé Pierre, publiée en décembre sur la base de la dernière enquête nationale de l’Insee sur le logement. A cela, il faut ajouter plus de 12 millions de personnes « fragilisées », qui ont notamment des difficultés à payer leurs loyers et qui pourraient basculer.

Parmi les mal-logés, 894 500 n’ont pas de logement personnel – ils louent des chambres d’hôtel, sont hébergés par des parents, etc. Parmi ceux-ci, on compte 141 500 sans-domicile (SDF, personnes vivant dans des habitations de fortune… ). Leur nombre a bondi de 50% entre 2001 et 2012, selon la Fondation.

Les personnes vivant sans aucun confort, essentiellement dans des chambres de bonne, dépassent les 2 millions. Un chiffre en net recul en raison du confort grandissant des logements et l’une des rares bonnes nouvelles du rapport. Les personnes vivant dans des logements surpeuplés atteignent les 934 000.

« L’Insee n’avait pas publié une enquête nationale depuis 2006, c’est donc la première fois que l’on peut mesurer les effets de la crise (de 2008, ndlr), a expliqué Christophe Robert, le délégué de la Fondation. De plus en plus de personnes sont confrontées au mal-logement ou risquent de l’être si rien n’est fait. Aujourd’hui, même celles ayant un emploi connaissent des situations difficiles. »

Dans son rapport de l’an dernier, la Fondation avait parlé 3,5 millions de mal-logés. Mais on ne peut pas comparer ce chiffre avec les 3,8 millions de 2015 car entre temps, on a modifié les définitions.