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Chacun est à la fois sachant et apprenant

Agathe est engagée au Genepi et anime des ateliers en détention.

Après plusieurs années à entendre parler du Genepi, j’ai décidé, avec plusieurs amies, de m’engager en recréant le groupe local de Mulhouse à l’abandon. Aujourd’hui, on sensibilise les étudiants sur les campus universitaires et on rencontre les jeunes du quartier mineur à la Maison d’Arrêt. On co-construit des ateliers avec eux – jeux de société, théâtre, sports, jeux à l’extérieur…
A sa création en 1976, le Genepi (Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées) était composé d’étudiants chargés de rencontrer les détenu.e.s pour du soutien scolaire. L’association a depuis bien évolué. Son objectif est désormais « d’œuvrer en faveur du décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs entre les personnes incarcérées, le public et ses bénévoles ». Et ça change tout ! On s’inscrit alors dans un principe d’éducation populaire, où chacun est à la fois sachant et apprenant dans la rencontre.

Idées reçues

Le premier pôle d’action du Genepi est l’information et la sensibilisation du public : parler et faire parler de la prison. On déconstruit les idées reçues pour amener une réflexion en profondeur sur le système et les conditions carcérales.
Les bénévoles du Genepi interviennent également en prison pour des ateliers. L’association considère que toute action en détention doit s’accompagner d’une réflexion globale sur la prison et la justice. C’est pour cela qu’elle met l’accent sur la formation des bénévoles.
Quand on arrive au Genepi et qu’on connaît peu le milieu carcéral, c’est comme un grand bouleversement : tout ce qu’on apprend nous révolte, nous attriste, nous exaspère, mais ne nous laisse jamais indifférents. Impossible alors de ne pas rejoindre les Genepistes pour mettre son petit grain de sel dans les rouages d’un système qui nous échappe et qui n’est, en général, questionné que dans des milieux très spécifiques.
S’engager au Genepi, c’est également remettre en question et donner une claque aux idées toutes faites et aux préjugés. C’est également s’interroger sur les (non-)droits de l’Homme en prison : un droit du travail inexistant, un droit à la vie de famille ou à l’intimité non respecté, des droits civiques négligés. C’est s’interroger sur le sens de la peine et le rôle de la prison (réinsertion, reproduction des inégalités…). C’est surtout se rendre compte que l’enfermement des citoyens est l’affaire de tous.
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Agathe, 22 ans, stagiaire à ATDQM à Colmar