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« C’est à nous d’aller voter pour faire changer la société »

Dix militants Quart Monde de Chalon-sur-Saône ont réfléchi ensemble, puis avec des alliés, à ce que représente le droit de vote pour eux et aux obstacles rencontrés pour accéder à ce droit.

Lors du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017, le taux d’abstention enregistré à Chalon-sur-Saône a été de 29 %, ce qui signifie que plus de 7 600 électeurs de cette commune n’ont pas glissé leur bulletin dans l’urne. Dix militants Quart Monde se sont interrogés, en janvier dernier, sur ce qui les pousse, ou non, à aller voter. « Pour moi, voter, c’est se sentir exister. J’accomplis ma mission de citoyenne et je suis fière de le faire », affirme ainsi Josiane. « Les politiques nous promettent des tas de choses et il n’y a rien qui bouge. Mais c’est à nous, justement, d’aller voter, pour retrouver nos droits fondamentaux, avoir un revenu digne et faire changer la société », souligne Renée.

Plusieurs militants Quart Monde ont par ailleurs l’impression qu’il est nécessaire d’aller voter, notamment lors des élections municipales, « pour obtenir des droits, comme l’obtention d’un logement ». « Quand on ne le fait pas, on n’a plus d’aides », affirme ainsi Patrick. Légalement, l’obtention d’une aide ou d’un logement ne peut cependant pas être liée à son vote, qui reste anonyme.

Des difficultés

Si la plupart affirme voter à chaque élection, d’autres affichent leurs doutes. « Parfois, au deuxième tour, si ce sont des candidats qui ne me mettent pas en confiance, je n’y vais pas », affirment ainsi Didier et Michel. Tous deux regrettent que le vote blanc ne soit pas pris en compte. « Je n’y connais pas grand-chose, alors je ne vote pas », ajoute Mickaël. Gérard se souvient pour sa part qu’il ne votait pas quand il était plus jeune. « Une année, j’avais perdu ma carte d’électeur et je n’ai pas pu aller voter. J’ai pris ça comme une agression, alors je n’y suis pas retourné pendant longtemps », explique-t-il.

Quelques militants Quart Monde pointent par ailleurs des difficultés rencontrées pour accéder à ce droit fondamental. « Si on est sous curatelle ou sous tutelle, c’est compliqué, on ne sait pas trop si on a le droit de voter ou pas et, parfois, on ne reçoit même pas les programmes, qui arrivent chez le curateur », constatent Sylvie et Corinne. La loi prévoit pourtant, depuis 2019, que toute personne, qu’elle soit sous tutelle, curatelle ou habilitation familiale, ne peut être privée du droit de vote. « On ne sait pas toujours où aller voter ni comment faire son changement d’adresse », poursuit Renée.

Malgré ces obstacles, Josy est déterminée à participer aux prochaines élections « en espérant que ça va changer le monde ».

 

Dates clés des élections

4 mars

Les Français ont jusqu’au 4 mars pour s’inscrire sur les listes électorales, ou se réinscrire en cas de déménagement, et ainsi pouvoir voter lors du premier tour. S’ils ne l’ont pas fait à cette date, ils peuvent encore s’inscrire jusqu’au 18 mars pour pouvoir voter lors du second tour.

10 et 24 avril

Les électeurs sont appelés à voter les 10 et 24 avril pour élire le futur président de la République.

12 et 19 juin

Les élections législatives ont lieu les 12 et 19 juin pour désigner les 577 députés de l’Assemblée nationale. Élus pour cinq ans, les députés, qui représentent chacun une circonscription française, discutent et votent les lois, posent des questions au gouvernement et rencontrent régulièrement les habitants de leur territoire pour faire remonter leurs problèmes.

Vous aussi, participez à la campagne avec ATD Quart Monde.

Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de février 2022.

Photo : Freepik