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Bonnes et mauvaises nouvelles (novembre 2016)

Une bonne nouvelle : RSA contre bénévolat : Le Haut Rhin est hors-la-loi

Le tribunal administratif de Strasbourg a annulé le 5 octobre 2016 la décision du 5 février du département du Haut-Rhin conditionnant l’allocation du revenu de solidarité active (RSA) à sept heures de bénévolat par semaine. Si des actions de bénévolat « sont susceptibles d’être proposées au titre de l’insertion sociale du bénéficiaire », écrit le juge, « elles ne peuvent résulter que d’un contrat librement débattu en fonction de la situation sociale de l’intéressé. »
Les associations regroupées dans la Fnars, dont ATD Quart Monde, avaient dénoncé cette décision. Dans un communiqué, elles se sont félicitées « de voir confirmer l’illégalité de telles pratiques stigmatisantes ». « Les conseils départementaux ne peuvent décider seuls de restreindre les conditions d’accès au RSA puisqu’il s’agit d’une allocation de solidarité nationale », soulignent-elles.
Le communiqué souligne que « l’engagement bénévole est par essence un acte citoyen volontaire ». « Le principal problème du RSA aujourd’hui, poursuit-il, ce n’est pas la fraude mais le non-recours (autour de 30%) ! »
En conclusion, les associations rappellent que le débat sur le financement du RSA reste ouvert, et demande à « l’Etat et aux départements de reprendre les discussions afin d’assurer un financement pérenne et équitable ».

Une mauvaise nouvelle : le Sénat refuse le droit pour tous à la cantine scolaire

Les sénateurs ont rejeté le 16 septembre 2016 l’article de la loi Egalité et citoyenneté garantissant le principe d’égalité des enfants devant le service public de la restauration scolaire.
Cet article, introduit par les députés, aurait rendu impossible que des maires excluent des enfants de chômeurs de la cantine comme certains élus le font aujourd’hui. La FCPE, première fédération de parents d’élèves qui se bat contre cette « discrimination », s’est « indignée d’un tel acharnement », le Sénat ayant déjà bloqué une première initiative législative.

A noter @ZorroCliches, un robot anti clichés sur les pauvres

A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre, ATD Quart Monde a lancé un « robot » Twitter pour combattre les idées reçues sur les pauvres et la pauvreté sur les réseaux sociaux.
« Les pauvres ne paient pas d’impôts », « S’ils sont à la rue, c’est qu’ils l’ont choisi »… En s’appuyant sur le manuel  « En finir avec les idées reçues sur les pauvres et la pauvreté », @ZorroCliches fait du fact-checking en direct.
Comment faire  ? Il suffit d’interroger le robot en commençant le tweet par @ZorroCliches. Quand deux mots renvoient à une idée reçue décortiquée par ATD Quart Monde, il donne la réponse (vrai, faux, pas si simple) et le lien pour en savoir plus. Chacun est invité à retweeter les réponses pour que les discours stigmatisants disparaissent de la toile et d’ailleurs.
L’idée est née lors de l’événement « Hack la misère » qui avait rassemblé une quarantaine de blogueurs, graphistes, développeurs, designers et vidéastes en mars 2015. Simplon.co, école de code s’adressant prioritairement aux personnes éloignées de l’emploi, avait hébergé la rencontre et a finalisé cet outil.
Un grand merci au dessinateur Napolitano qui a gracieusement donné vie au personnage @ZorroCliches.

Le chiffre du mois :13,1 %

C’est le taux de chômage des 15-24 ans dans le monde, soit 71 millions de personnes, selon l’Organisation internationale du travail (OIT) qui s’inquiète d’une tendance à la hausse et de la montée de la précarité chez les jeunes travailleurs.

Focus sur la réforme de l’Allocation de rentrée scolaire

A partir de cette année, l’Allocation de rentrée scolaire (ARS) n’est plus versée aux parents d’enfants placés. Elle est mise sur un compte bloqué pour les enfants plus tard.
Cette mesure a été votée avec la loi du 14 mars 2016 sur la protection de l’enfance. Elle vise à améliorer la situation des jeunes confiés à l’Aide sociale à l’enfance qui, à leur majorité, pourront récupérer cette allocation.
Mais l’application s’est faite dans une certaine urgence et il y a eu des dysfonctionnements. Certaines familles, gardant des liens même ténus avec leurs enfants et continuant à participer aux frais de rentrée, se sont retrouvées en difficultés. ATD Quart Monde leur conseille de se tourner alors vers les CAF (caisses d’allocations familiales) afin d’éclaircir leurs situations et de faire valoir leurs droits.