Y a-t-il encore une petite enfance ?
Y a-t-il encore une petite enfance ?
Le bébé à corps et à cœur
A l’occasion des 25 ans de l’Association nationale des psychologues pour la petite enfance, une trentaine d’auteurs questionnent les rapports de l’adulte – professionnel ou non – à l’enfant, de sa conception à sa scolarisation. Ils s’appuient d’une part sur leur expérience clinique et d’autre part sur la recherche abondante des cinquante dernières années en neurosciences, psychologie, haptonomie, biomédecine et génétique. « Prendre en charge une femme enceinte et accueillir un enfant et ses parents dans la société sont des actes politiques au sens le plus noble du terme » dit Catherine Dolto.
Ces professionnels travaillent autant avec les enfants qu’avec leurs parents, qu’ils trouvent souvent aussi désemparés que les enfants, envoyés par la PMI, l’école maternelle ou la crèche…
La précocité, gage de réussite pour les uns, non-sens pour les autres, est une des préoccupations aujourd’hui. En effet, il y a des nuances fondamentales entre l’intelligence du petit enfant sous toutes ses formes, acquise à un rythme qui lui est propre, et les compétences normées auxquelles il doit se conformer dans un temps donné, compétences définies par une société dont le mot d’ordre d’efficacité ne laisse plus de place à la créativité de chacun.
Le petit enfant d’aujourd’hui est soumis à l’impatience, à l’urgence, au consumérisme, à la précipitation, à la performance, aux nouvelles angoisses des parents. A côté de cette obsession de la réussite pour certains, une étude fine interroge la pratique institutionnelle sur la place à donner à l’enfance aujourd’hui, en insistant sur l’enjeu majeur qu’elle représente pour les sociétés à venir.
D’où la question pertinente de cet ouvrage collectif d’une politique de la petite-enfance à mettre en œuvre pour accueillir l’enfant comme sujet, l’accompagner dans son apprentissage à grandir.
Comme le rappelle Guy Janvier, conseiller général des Hauts de Seine, en se référant à Joseph Wresinski, la prévention, pour que chaque enfant vive dans un environnement favorable à son épanouissement, doit être au cœur de toute politique.
Éditions Érès – 1001 bb n° 132 – 2013 – 294 p.
