Genèse et mythes

Le propos est particulièrement dense et argumenté. Il entrecroise d’innombrables variables dans une démarche rigoureuse.

Soulignons seulement quelques arguments souvent repris : la sociologie doit savoir revoir ses critères, affiner et diversifier ses méthodes, faire évoluer son appréhension des problèmes, peser les risques de la modélisation. L’auteure insiste ainsi sur les stratégies et les choix qui ont tendance à effacer les efforts d’égalisation des chances.

Elle dénonce les fausses réformes. Elle démontre l’influence néfaste de l’état de l’économie (cf. le fait que les diplômes ne soient pas suivis d’emplois). Elle ne manque pas de faire des incursions dans les systèmes étrangers et en particulier d’énumérer les facteurs de démocratisation de certains systèmes scolaires.

Elle conclut en insistant sur l’indispensable renouvellement du positionnement critique de la sociologie pour éclairer la question de la domination sociale à l’école, qui peut être soupçonnée de l’entretenir ou du moins de n’en pas freiner suffisamment et durablement les effets.

Ce travail extrêmement fouillé manie le jeu des multiples combinaisons sociales et éducatives impliquées dans le domaine scolaire. Les démonstrations sont remarquablement argumentées et on sent le désir de l’auteure de renouveler le regard sur l’analyse de ce problème.

Jacqueline Konrat

Presses Universitaires de France – Éducation et Formation – 2002 – 256 p.