Le Gouvernement de la pauvreté, publié en 1995 et réédité en octobre 2002, dénonçait l’aveuglement, voire l’éventuelle hypocrisie des propos généralement tenus sur la pauvreté d’une part, et différentes formes de traitements censés y remédier d’autre part.

La pauvreté durable « prolonge les thèses du texte précédent, et les inscrit dans le paysage des mondialisations en cours ».

Deux thèmes majeurs inspirent ces textes écrits dans un style très pugnace :
– Une dénonciation vigoureuse de l’illusion générée par les formules les plus usuelles concernant les problèmes soulevés par la pauvreté, celle du Tiers Monde ou celle de nos sociétés repues. Il est faux et dangereux de vouloir l’attribuer à la fatalité, au manque de chance, à de mauvaises gestions, au poids de l’histoire et de la dette, à la malhonnêteté de certains gouvernants ou au cynisme des grands décideurs.

– Une approche renouvelée. L’auteur, entend « faire redécouvrir la pauvreté comme cause principale de notre présent ». Une véritable révolution dans nos habitudes de pensée. Nous sommes appelés à ne plus regarder le monde à l’envers : la pauvreté n’est pas un effet, un résultat, une conséquence, mais une cause. « Loin de se limiter à la vie économique, la pauvreté fait des ravages dans tous les domaines de la vie humaine : la politique, la morale, la culture, le langage ».

Un ouvrage rédigé d’une plume particulièrement alerte, de lecture facile. Un exposé d’une actualité surprenante.

Michel Trouvé

Editions du Félin – 2002 – 207 pages