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La grande fracture

La grande fracture

Dans une série d'articles, l'auteur dénonce les liens entre politique et économie : le pouvoir politique des plus riches entraînant une aggravation de l'inégalité économique.

Les sociétés inégalitaires et ce que nous pouvons faire pour en changer

Dans cet ouvrage sont regroupés une série d’articles parus entre 2007 et 2014 dans différents journaux américains : Vanity Fair, New York Times

L’auteur désigne les coupables de la crise de 2008 : les banques qui ont augmenté les risques, les agences de notation, les économistes, le système politique américain trop dépendant des contributions de campagne. L’argent est allé vers les biens fixes (foncier) et non vers les biens produits (entreprises) créant des bulles en faisant monter le prix des biens fixes.

L’inégalité pose la question de la démocratie : « la grande crainte est que notre ersatz de capitalisme, qui socialise les pertes et privatise les profits, et notre démocratie imparfaite, plus proche d’un système un dollar, une voix que du principe une personne, une voix, ne conjuguent leurs effets pour répandre la désillusion, dans l’économie comme dans la politique ». « La Cour suprême a reconnu aux riches et aux grandes entreprises le droit constitutionnel d’acheter les élections américaines. »

« Si ceux qui sont chargés de prendre les décisions primordiales sont dans un tel état de capture cognitive par le 1% [les plus riches] et par les banquiers qu’ils ne voient d’autres solutions que de donner des centaines de milliards de dollars aux fauteurs de crise tout en laissant les travailleurs et les propriétaires en difficultés se débrouiller seuls, c’est que le système est injuste. »

« Quelques puissent être les responsabilités des adultes pauvres dans leur propre sort, les enfants n’ont pas le choix : leur condition sociale leur tombe dessus. Plus que tous les autres, peut-être, ils ont besoin d’être protégés par des droits. »

En échange des impôts, l’État fournit des services indispensables : une main d’œuvre instruite ; le soutien de la recherche fondamentale ; internet ; un système judiciaire qui fait respecter les droits de propriété intellectuelle ; le respect de normes par les pays étrangers. Et pourtant, les grandes multinationales n’ont pas seulement profité du système fiscal en vigueur. Elles l’ont fait modeler par leurs lobbyistes.

Dans les traités multinationaux, « comme les droits de douanes sont déjà très bas, les négociateurs se concentrent sur les obstacles non tarifaires, comme les réglementations », donnant plus d’importance aux droits commerciaux qu’au droit à une vie saine, à la protection de l’environnement, ou au soutien du cinéma.

La ségrégation économique a beaucoup augmenté : les riches s’enferment dans des enclaves suburbaines, ce qui leur évite de participer aux financements des biens et services locaux de leurs voisins moins prospères.

« En Amérique les chances qu’une personne venue d’en bas arrive au sommet ou même au milieu sont plus faibles que […] dans tout autre pays industriel avancé ».

La confiance joue un rôle essentiel dans notre vie. Plus que l’argent, c’est la confiance qui fait tourner le monde. « Nous ferions mieux de faire confiance à la recherche de l’intérêt personnel, a vigoureusement soutenu Adam Smith, qu’aux bonnes intentions de ceux qui œuvrent dans l’intérêt général… Aucune économie… ne peut fonctionner correctement sans un minimum de confiance ; et l’égoïsme sans mélange mine inévitablement la confiance ».

Annick Mellerio

Éditions Les Liens qui Libèrent – 2015 – 478 p.

Du même auteur : Le prix de l’inégalité.

Sur le même sujet aux Éditions Quart Monde :

Revue Quart Monde n° 238 : Réinventer l’économie
Revue Quart Monde n° 210 : La crise, entre abîme et renaissance