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« Avec les jeunes, bâtissons une Europe sans pauvreté ni exclusion »

Le 8 novembre 2010, une Université populaire Quart Monde européenne a rassemblé au Comité Économique et Social Européen (CESE) à Bruxelles cent vingt personnes venant de différents horizons : 90 membres du Mouvement,jeunes et adultes en situation de pauvreté et personnes solidaires, venus de 9 pays (Irlande; Grande Bretagne, Allemagne, Pays Bas, Belgique, Pologne, France, Suisse et Luxembourg) , ainsi que des personnalités impliqués dans la construction européenne.

Université populaire Quart Monde à Bruxelles 2010Cette rencontre au CESE, la huitième du genre, était organisée conjointement par le Mouvement international ATD Quart Monde et le CESE dans le cadre de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Cette année le Mouvement Atd Quart Monde a voulu mobiliser la jeunesse pour construire l’Europe de demain. Pour cela, le thème de cette Université populaire Quart Monde européenne était : « Avec les jeunes, bâtissons une Europe sans pauvreté ni exclusion ».

Dans les différents pays européens, depuis mai 2009, à travers des rencontres, aux niveaux local, national et européen, des jeunes se sont mobilisés pour partager leurs expériences, leurs aspirations et leurs rêves. Ils sont allés à la rencontre d’autres jeunes dans la rue, dans leurs quartiers, dans des écoles ou dans d’autres associations. Une trentaine de représentants de cette dynamique jeunesse (Djynamo) étaient présents à cette Université populaire Quart Monde.

Université populaire Quart Monde à Bruxelles 2010Dans le même temps, les Universités populaires Quart Monde en Europe ont également travaillé sur ce thème, abordant des questions liées à la vie des jeunes : l’école, la formation professionnelle, le travail, la vie en famille, la citoyenneté, les discriminations, la violence… Une soixantaine de délégués étaient aussi présents à cette Université Populaire Quart Monde

Cette rencontre a été un temps exceptionnel en ateliers le matin et en plénière l’après midi pour s’instruire ensemble, partager des expériences, apprendre les uns des autres.

Les échanges ont particulièrement mis en évidence que les jeunes et les adultes qui ont l’expérience de la pauvreté ont une analyse assez juste des difficultés qu’ils rencontrent. Ils ont des projets pour eux-mêmes et pour la société. Mais ils se heurtent le plus souvent à la méfiance, à des préjugés ou à des étiquettes qui leur sont collés parce qu’ils viennent de tel ou tel quartier. Ils demandent à être reconnus comme des personnes et non comme des problèmes.

Université populaire Quart Monde à Bruxelles 2010Les échanges ont mis l’accent sur l’importance d’être dans la durée et dans la confiance avec les jeunes en grande précarité qui veulent « être pris au sérieux », en partant de leurs projets. Il a mis l’accent aussi sur l’importance de prendre les moyens de leur proposer une vraie formation et une qualification réelle qui correspondent à leur choix. La solidarité inter-générationnelle est un atout pour avancer dans ce sens, les plus anciens soutenant les plus jeunes. L’idée de proposer aux jeunes, en échec scolaire, un emploi avec une formation incluse a été émise.

La délégation d’Irlande nous a rappelé la situation dramatique sur la situation de ces jeunes qui se retrouvent laissés à eux-mêmes, sans aucun soutien ; beaucoup sont à la rue et pour certains leur souffrance va jusqu’à se donner la mort.
« Nous travaillons sur de nombreuses questions concernant la jeunesse et la lutte contre la pauvreté, mais dialoguer de vive voix est irremplaçable, pour ancrer nos propositions dans la réalité de ce que vivent les personnes aujourd’hui. Nous devons investir dans les jeunes pour assurer le futur de la société », a conclu Maureen O’Neill, Présidente du Groupe d’étude permanent du CESE sur l’Année Européenne 2010.

Université populaire Quart Monde à Bruxelles 2010Chacun est reparti fort de toutes ces rencontres pour continuer son engagement pour bâtir une Europe sans pauvreté. Une jeune nous disait « On doit apprendre de ce que vivent nos aînés, faire quelque chose des expériences passées, mais il y a encore du boulot à faire, il faut des lois mais il faut plus que des lois. Il faut un mouvement citoyen, un mouvement de personnes derrière pour les appliquer. On a expérimenté qu’être ensemble est source de projets mais rester ensemble est source de changements. Nous voulons donc continuer à travailler ensemble jeunes et moins jeunes de différents horizons pour bâtir cette Europe sans pauvreté. »

(Photos François Phliponeau).