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Après Katrina, les pauvres chassés de La Nouvelle Orléans

Dix ans après l’ouragan qui a dévasté La Nouvelle Orléans, aux Etats Unis, des milliers de familles parmi les moins fortunées n’ont pas retrouvé des conditions de vie correctes et se sentent encore plus mises à l’écart.

« Beaucoup de familles n’ont pas pu retrouver leurs logements, explique Maria Victoire, volontaire permanente d’ATD Quart Monde présente à La Nouvelle-Orléans au moment de l’ouragan1. À l’occasion de la reconstruction de la ville, les investisseurs en ont profité pour acheter les maisons devenues inhabitables, les remettre en état et les louer plus cher ou les vendre. Après l’ouragan, plus de 5000 appartements et logements sociaux ont été démolis pour en reconstruire près de 3000 de standard supérieur. »

Eula Collins, militante d’ATD Quart Monde, n’a regagné la ville qu’en 2013 et vit chez son fils. Elle cherche en vain du travail. Elle raconte : « Nous avons perdu notre logement. Nous avons tout perdu. Au moins, en ayant trouvé refuge au Texas après l’ouragan, mes deux garçons ont pu bénéficier de bases assez solides pour continuer leurs études. Mais, pour le reste, rien n’a changé. »

« Les familles pauvres sont poussées à se loger là où les loyers sont les moins chers, poursuit Maria Victoire. Mais, dans le Lower Ninth Ward et le New Orleans East, les commerces et les services ont pratiquement disparu. Après l’ouragan, l’État a pris la tutelle des écoles gérées jusqu’alors localement en élevant leur niveau de performances. Les enfants des familles pauvres sont plus souvent en échec qu’avant et on fait reposer la faute sur les parents. Toutes ces injustices ne sont-elles pas des dénis des droits de l’homme ? »

1Avec Corrinna Bain, une autre volontaire. Toutes deux, ainsi qu’Eula Collins et de nombreux autres, témoignent dans le livre Not meant to live like this, dont une traduction française paraît en e-book fin 2015.

Vente en ligne sur le site FNAC

Jean-Christophe Sarrot

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Stacey Smith a rencontré ATD Quart Monde par les bibliothèques de rue. Ses enfants y venaient pour lire des livres et pour participer aux activités offertes. Au cours des années, elle est devenue plus impliquée dans le quartier, jusqu’à s’exprimer publiquement contre les conditions de vie des gens dans la pauvreté. Quand Katrina a sévi, dispersant sa famille et les gens de son quartier elle a continué à être active. Plus tard, elle alla même jusqu’à vouloir manifester sa solidarité avec les Haïtiens lors du tremblement de terre qui frappa leur pays en 2010.

Je voudrais qu’on m’entende. from Unheard-voices.org on Vimeo.

Photo du haut : Le 5 mai 2015, lors du Givenola day, journée de soutien aux associations à La Nouvelle Orléans, des enfants réclament des terrains de jeux (ATD QM)l