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Apprentissage du français : le défi des Mineurs Non-Accompagnés

Comme tout enfant, les mineurs non accompagnés (MNA) ont droit à une éducation qui les épanouisse et développe leurs talents. Gros plan sur les cours de français langue étrangère.

Arrivés en France après un long et dangereux périple, plus de 1500 mineurs non accompagnés sont confiés aux Apprentis d’Auteuil au titre de la protection de l’enfance. Cet après-midi, autour de Vanessa Fèvre, professeur de français langue étrangère (FLE) à la Maison d’enfants Sainte-Jeanne-d’Arc de Loches (Indre-et-Loire), Rafi, Salif, Amadou, et Mamadou Saliou. Rafi, jeune Afghan arrivé en France il y a un peu plus de deux ans, planche sur ses cours de CAP de cuisine : une séquence technique sur les dates de péremption et les intoxications alimentaires, truffée d’acronymes : « C’est très important pour moi de bien maîtriser le français. Je veux être cuisinier, car j’aime préparer à manger. »

Une longue expérience auprès des MNA

Salif et Amadou, deux jeunes Maliens, s’appliquent sur leurs exercices alphabétiques. Mamadou Saliou, lui, remet en ordre une liste de mots pour en faire une phrase. Vanessa Fèvre passe d’un garçon à l’autre pour éclairer un point difficile, encourager…
Ces quatre jeunes font partie du groupe de MNA accueillis par la Maison d’enfants au sein d’un dispositif financé par le Département.

« Notre établissement a une longue histoire d’accueil des jeunes migrants depuis les boat-people des années 1980, souligne Michel Coutable, le directeur. Aujourd’hui âgés de 14 à 18 ans, ils viennent d’Afrique noire, du pourtour méditerranéen, d’Europe de l’Est et d’Asie. » Les cours de FLE sont, eux, financés grâce au soutien de la Fondation SNCF.

Du sur-mesure

Les niveaux de compréhension du français et les parcours scolaires étant très disparates, le sur-mesure s’impose. « Nous aidons chacun dans la construction de son projet personnel et professionnel, explique Atman Bouchekioua, chef de service éducatif. On trouve chez ces jeunes beaucoup de motivation. »

L’impératif est pour eux d’apprendre un métier avant leur majorité, car les contrats jeune majeur qui leur permettraient de poursuivre leurs études sont attribués au compte-gouttes par le Département. Le temps presse.Vanessa Fèvre s’adapte aux besoins de chacun : « Je leur apprends les bases du français et le vocabulaire lié au métier qu’ils veulent exercer. J’aborde aussi les règles de vie en France. Auxiliaire de vie scolaire, j’avais envie de m’impliquer auprès de ces jeunes très attachants. » Apprentis d’Auteuil

Photo : Un jeune MNA accompagné par Apprentis d’Auteuil. © Besnard, Apprentis d’Auteuil.